Cyberattaques visant l'État: "La pression ne va pas baisser", prévient le directeur de l'Anssi

"La France est une cible, ce n'est pas nouveau", a confirmé ce mercredi sur RMC Vincent Strubel, directeur général de l'Agence française de sécurité des systèmes d'information (Anssi), alors que les services de l'Etat ont été visés à deux reprises par des cyberattaques la semaine dernière.
Dimanche, trois personnes ont été mises en examen et incarcérées dans le cadre de l'enquête sur la cyberattaque ayant visé France Travail (ex-Pôle emploi) et qui a permis le téléchargement de 43 millions de données personnelles. Vendredi dernier, le ministre de la Transformation publique Stanilas Guérini avait annoncé que "800 sites administratifs" dont ceux de plusieurs ministères avaient été visés lors d'une cyberattaque "d'une ampleur inédite", revendiquée par des hackers pro-russes.
"Un test réussi pour nous"
"On a une pression depuis deux, trois ans, liée au contexte géopolitique, et elle ne va pas baisser", a prévenu Vincent Strubel, rappelant un "point de vigilance dans la perspective des JO", qui débutent fin juillet à Paris.
Face à cette "guerre hybride", terme employé par Stanilas Guérini vendredi, la France n'est pas "désarmée", assure le patron de l'Anssi. "On sait faire face à ces cyberattaques".
Concernant l'attaque sur les sites des ministères, Vincent Strubel revendique un bilan positif. "C'est une opération escargot, mais c'est un test réussi pour nous, cela n'a pas explosé en plein vol. Ces attaques arrivent tous les jours mais pour ce qui est de celle-ci, son intensité et la durée auront été particulièrement longues", reconnaît-t-il.
Pour ce qui est l'attaque visant France Travail, Vincent Strubel note une cible davantage localisée. "On passe d'une logique très ciblée - les services de l'État - qui est notre travail quotidien, à quelque chose qui touche tout le monde".
"Les JO vont mobiliser les attaquants, nous y ferons face"
Les centrales nucléaires et les transports, des "opérateurs critiques", sont sécurisés et ce depuis plusieurs années, précise-t-il. "Le nouveau défi concerne tout le reste, beaucoup plus large, comme les établissements de santé. C'est tout à fait inacceptable", poursuit Vincent Strubel.
Le patron de l'Anssi est également revenu sur les vols de données liées aux JO. Selon lui, "cela n'a pas d'impact". "Notre objectif est de limiter le nombre d'impact et de bien réagir pour les limiter. Un tel événement va mobiliser les attaquants, nous y ferons face", a-t-il promis.