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Faut-il interdire les réseaux sociaux pour les moins de 16 ans comme en Australie?

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Alors que l'Australie a validé une des lois les plus plus restrictives au monde interdisant aux mineurs de moins de 16 ans d'utiliser les réseaux sociaux, faudrait-il appliquer la même chose en France?

La France doit-elle emboîter le pas de l'Australie pour préserver la santé mentale des jeunes? Les Australiens ont voté une loi fin novembre interdisant à leurs citoyens âgés de moins de seinze ans de posséder un compte sur les réseaux sociaux. Les X, Instagram, TikTok, Snapchat et autres s'exposeront à une amende pouvant atteindre 30 millions d'euros s'ils ne mettent pas en place des "mesures raisonnables" permettant d'empêcher les moins de 16 ans de se rendre sur leurs sites et applications.

Le Premier ministre australien Anthony Albanese, les réseaux sociaux étaient "une plateforme favorisant la pression sociale, une source d’anxiété, un canal pour les escrocs et, pire que tout, un outil pour les prédateurs en ligne", a-t-il lancé, préférant que les jeunes "lâchent leurs téléphones et aillent plutôt sur les terrains de foot et de cricket, de tennis, de volley et à la piscine".

"Il faut faire l'effort. Il faut que le parent s'implique"

Une mesure trop radicale privant les jeunes du bon côté des réseaux sociaux? C'est ce que pense Julien, technicien et père célibataire d'un enfant de douze ans dans la Marne. S'il estime que certains réseaux sociaux sont une "hérésie", stimulateurs de dopamine et qui font que les enfants n'arrivent plus à se concentrer, il estime qu'une simple "modération" suffirait. Il aimerait surtout que les parents "fassent l'effort de voir ce que leurs enfants font avec leur téléphone".

"Mon fils a Snapchat, mais le contrôle parental est activé et ça marche. On peut contrôler, mais il faut faire l'effort. Il faut que le parent s'implique", insiste-t-il.

Faut-il interdire les réseaux sociaux aux moins de 16 ans ? - 12/12
Faut-il interdire les réseaux sociaux aux moins de 16 ans ? - 12/12
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"Si les parents n'ont même pas 5 minutes à consacrer pour faire ça, il ne faut pas faire d'enfants", renchérit l'enseignante Barbara Lefebvre.

"Si l'Etat doit agir, qu'il le fasse. Mais ça me désole que la loi se charge de faire l'éducation à la place des parents. Mais comme ils ne les assument pas... La mauvaise santé mentale de nos jeunes, c'est en partie à cause des réseaux sociaux", juge la sociétaire des GG.

D'autant que les risques de contournement de la loi australienne sont grands. Le système de vérification d'âge n'est pas encore acté, et les plateformes ont jusqu'à novembre 2025 pour mettre en place, sans amende un système convenable. Rien n'empêchera les jeunes de tenter de trouver d'autres moyens de se connecter, comme l'utilisation d'un VPN, un réseau privé permettant de contourner la localisation.

J.A.