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Imprimante à médicaments, puce pour remarcher, gant stabilisateur: des innovations révolutionnaires

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De retour du CES de Las Vegas, Anthony Morel présente sur RMC trois innovations révolutionnaires dans le domaine de la santé.

Une imprimante à médicaments

Au CES de Las Vegas, on a fait le plein d’innovations, notamment dans le domaine de la santé. On va commencer avec une imprimante... à médicaments! Un appareil qui va permettre de fabriquer des médicaments sur mesure, en fonction des besoins spécifiques de chaque patient. Non plus un médicament lambda en 20 ou 40 mg, mais mon médicament, adapté à mes besoins, qui ne sont pas les mêmes qu’un autre patient qui a la même maladie. Dans cette machine, on va mettre une grosse cartouche de métal dans laquelle se trouvent les ingrédients nécessaires pour chaque médicament, poudre, excipients... On sélectionne le nombre de doses dont on a besoin et c’est parti. La machine se met à les fabriquer, couche par couche, façon millefeuille, une sorte de machine Nespresso pour les médicaments. Elle peut produire 100 gélules par heure et couvre 80% des médicaments existants.

Cela va permettre aux pharmacies ou aux hôpitaux de fabriquer des médicaments à la demande, sur place. Premier avantage: personnaliser les doses de médicaments en fonction des besoins de chaque patient. L’une des grandes tendances dans le domaine de la santé, c’est la médecine personnalisée. Ça va être très intéressant pour lutter contre les pénuries de certains médicaments. Et aussi pour les médicaments pour certaines maladies rares, que les pharmaciens ne stockent pas forcément. Petit point bonus de ces imprimantes à médicaments: on peut imprimer des formes à la demande, des médicaments en forme d’oursons pour les enfants, ou sous forme de gommes à mâcher plutôt qu’un comprimé à avaler.

Une puce pour remarcher

Une autre innovation récompensée à l’occasion de ce CES, et elle est française: une puce électronique qui permet aux personnes paralysées de marcher à nouveau. Elle s’appelle Wimagine, conçue par le CEA de Grenoble, qui a obtenu un CES Innovation Award, le graal de la tech. On parle de quelque chose de vertigineux puisqu’il s’agit d’un implant cérébral qui permet à un patient qui n’a plus l’usage de ses jambes de marcher à nouveau. Ça prend la forme d’une puce électronique qu’on va poser chirurgicalement à la surface du cerveau, capable d’analyser et de décoder les signaux électriques envoyés par le cerveau, l’intention du mouvement. Cette information est envoyée à un autre appareil, un neuro-stimulateur, installé dans le dos du patient et connecté à 16 électrodes qui sont placées au niveau de la moelle épinière, qui contrôle les mouvements des jambes.

L’implant cérébral décode l’intention, le neuro-stimulateur dans le dos active les muscles. Et voilà comment une personne paralysée peut marcher à nouveau, par la simple force de la pensée! Il peut gérer l’amplitude des mouvements, la hauteur des pas, donc monter un escalier ou marcher sur un terrain accidenté. Évidemment, il ne s’agit pas de donner de faux espoirs, on en est encore au début. Aujourd’hui, il peut marcher 200 mètres et se tenir debout sans les mains deux à trois minutes. Mais il faut quand même se concentrer sur chaque pas. On n’est pas encore dans une marche intuitive, instinctive comme une personne valide. On ne parviendra probablement pas non plus, même avec de la rééducation, à retrouver des mouvements aussi naturels et rapides. Mais c’est une piste de recherche évidemment porteuse d’espoirs.

Un gant anti-tremblements

Et puis, toujours dans le domaine de la santé, un gant anti-tremblements, le GyroGlove, un stabilisateur destiné notamment aux patients atteints de la maladie de Parkinson. Ce sont des gants à la surface desquels se trouve une sorte de gros galet dans lequel se trouve un gyroscope qui va analyser en temps réel chaque micromouvement de la main, et venir les compenser. Si la main part un peu trop à gauche, il la fait automatiquement revenir vers la droite. Le résultat est très spectaculaire: une personne qui tremble énormément peut tenir un verre, boutonner sa chemise, écrire sur une feuille ou naviguer sur son smartphone. Bref, reprendre des gestes du quotidien qui ne lui étaient plus accessibles. Après, cette technologie n’est pas parfaite, elle réduit mais ne supprime pas complètement les tremblements, et surtout... elle coûte 5.000 euros la paire de gants!

Anthony Morel