Inflation: pourquoi il ne faut toujours pas s'attendre à une baisse des prix dans les rayons

L'inflation poursuit son ralentissement en ce mois d'octobre. L'indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 4,0% sur un an en octobre, après une hausse de 4,9% en septembre.
Mais la baisse des prix, ce n'est pas pour tout de suite, alors que doivent démarrer les négociations commerciales entre les industriels et la grande distribution. Le consommateur devrait encore trinquer: le patron de Coca-Cola France a annoncé une hausse moyenne de 7% de ses tarifs et celui de Yoplait a évoqué sur BFM Business des hausses entre 5 et 10%.
Le coût de l'énergie en baisse, mais toujours supérieur à 2021
Maigre satisfaction, les augmentations devraient être moins importantes que l'année passée. "On était sur des augmentations qui allaient de 10 à 13%. Elles seront cette année inférieures à ce qu'elles étaient il y a un an, mais elles restent globalement positives", explique à RMC Dominique Chargé, le président de la Coopération agricole, une organisation qui représente des marques comme Père Dodu ou Paysan Breton.
Certes, le coût de l'énergie a baissé, "mais elle reste encore deux fois supérieure à 2021 et nous avons une augmentation des coûts de la main d'œuvre de 10% environ", précise Dominique Chargé.
Il y a aussi les prix des matières premières qui n'ont pas tous baissé. "L'orange augmente de 20% cette année", cite à titre d'exemple Alexis Vaillant, le président d'Alterfood, qui produit des soupes et des jus à base de fruits et légumes. Seule satisfaction pour lui, la baisse du coût du verre qui permet de stabiliser certains prix. Le prix de la volaille devrait lui aussi stagner.
Les marges des distributeurs en cause?
"Le pic inflationniste est derrière nous mais en revanche, on a une base inflationniste structurelle", abonde ce mercredi sur BFMTV et RMC Richard Panquiault, le directeur général de l'Institut des liaisons et d'études des industries de consommation (Ilec) et porte-parole des grands industriels.
"Pour les matières premières agricoles, on va vers une inflation en raison du dérèglement climatique et de mauvaises récoltes. Il y a beaucoup plus de matières premières qui augmentent que de matières qui baissent. Et la deuxième lame de fond, c'est l'inflation verte, en raison de la décarbonation, pour les trois, cinq, huit prochaines années", prévient-il.
Le problème des prix trop élevés viendrait, selon Richard Panquiault, de la marge des distributeurs: "Je suis responsable du prix auquel je vends aux distributeurs. Derrière, je ne suis pas responsable de la façon dont la grande distribution marge", se défend-t-il.