Halloween: classiques ou sans sucre, comment choisir les bonbons pour vos enfants?

Un bonbon ou un sort? La réponse à cette question permettra sans doute d'écouler, à l'occasion d'Halloween, les 50 millions de sachets de confiseries vendues dans les semaines précédant cette fête emblématique de la fin du mois d'octobre.
La période est particulièrement importante pour les fabricants, qui font en quelques jours 10 à 15% de leur chiffre d'affaires annuel. Mais pour rester compétitives et innovantes sur ce marché à 2,15 milliards d'euros, les marques développent des gammes de plus en plus variées.
Parmi elles, les "sans sucre" connaissent une croissance de 5% par an: tout en répondant à un enjeu de santé mondial, l'excès de consommation de sucre, responsable en partie de l'obésité et du diabète, elles se rapprochent de plus en plus des bonbons que les enfants affectionnent, tels les célèbres oursons en gélatine ou ceux en forme de bouteilles de coca-cola.
Mais ces bonbons sans sucre sont-ils vraiment meilleurs pour la santé et à la portée de toutes les bourses? RMC Conso fait le match et compare pour vous des bonbons classiques et des bonbons sans sucre.
Moins caloriques et sans sucres rapides
Lorsqu'on regarde les valeurs nutritionnelles des bonbons classiques et des bonbons sans sucre, la première chose que l'on remarque est bien entendu la différence en termes de teneur en sucre: 0 gramme pour les sans sucre, environ 50 grammes pour les bonbons classiques, pour 100 grammes de produit.
On parle ici de sucres rapides ou simples, dont on sait qu'ils ont un impact négatif sur le poids, la glycémie et la santé bucco-dentaire.
"Le sucre est responsable de nombreuses pathologies, c'est un problème de santé publique, il y a du sucre ajouté partout et une explosion de la consommation de sucre en France, multipliée par 10 en un siècle. C'est forts de ce constat que nous avons créé Nalkaa," explique à RMC Conso Diane Exposito, co-fondatrice de ce supermarché en ligne qui ne vend que des produits à faible teneur en sucre, dont des bonbons.
Selon l'Anses, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, 60% des enfants de 8 à 12 ans dépassent la dose maximale de sucre recommandée par jour (75 grammes). Pour les 4-7 ans, le chiffre grimpe même à 75% (pour une dose journalière maximale recommandée de 60 grammes).
L'intérêt nutritionnel des bonbons sans sucre apparaît donc clair, d'autant que ces confiseries sont moins caloriques (environ 200 calories pour 100 grammes, contre environ 350 calories pour les bonbons classiques).
Toutefois, il est indispensable de s'intéresser à la composition de ces bonbons pour constater qu'ils ne présentent pas que des avantages.
Édulcorants "de charge"
Pour donner aux confiseries leur goût sucré, les fabricants remplacent le sucre (saccharose et sirop de glucose la plupart du temps) présent dans les bonbons classiques par des édulcorants.
"On sélectionne des bonbons avec des substituts de sucre qui n'ont pas d'effets négatifs sur la santé, pas des bonbons avec des édulcorants encore plus mauvais que le sucre comme l'aspartame," défend Diane Exposito.
On trouve effectivement dans ces bonbons des polyols, tels que le maltitol ou le sorbitol, aussi appelés édulcorants de charge. Des substituts au goût et au pouvoir sucrant proches du saccharose mais qui ont un faible impact sur la glycémie.
Si, à l'heure actuelle, aucune étude n'a démontré d'effet néfaste de ces édulcorants sur la santé, le Dr Béatrice de Reynal, médecin-nutritionniste interrogée par RMC Conso, estime toutefois qu'on "manque de recul" pour "connaître à long terme leurs effets sur la santé".
"Cela reste des produits ultra-transformés à consommer avec modération. Attention également à leurs effets laxatifs, ils peuvent donner mal au ventre," affirme-t-elle.
10 fois plus chers
Le prix des bonbons sans sucre arrêtera néanmoins les plus petits budgets. On en trouve autour de 30 euros le kilo, sur l'épicerie en ligne Nalkaa, et même à 60 euros le kilo chez la marque française Rebelle. Les bonbons Haribo coûtent quant à eux 5 à 10 euros le kilo.
"Les édulcorants coûtent bien plus cher," justifie à ce sujet la fondatrice de Nalkaa. Une différence de prix qui s'explique également par les petits volumes produits par ces jeunes marques de confiseries sans sucre, très récentes sur le marché.
L'épicerie Nalkaa n'a par exemple qu'un mois d'existence. La marque Rebelle à peine deux ans. Difficile donc de rivaliser face à un géant de l'industrie comme Haribo, qui peut réaliser d'importantes économies d'échelle.
À consommer en petite quantité
Les bonbons sans sucre peuvent être une solution pour diminuer l'apport en sucre des "bonbons-addicts" ou autoriser les diabétiques à se faire plaisir sans augmenter leur glycémie.
En dehors de ces cas de figure, une consommation très occasionnelle et raisonnable de bonbons, même sucrés, n'aura pas d'impact sur la santé.
"Il vaut mieux manger de temps en temps des bonbons de qualité avec du vrai sucre que de manger des quantités très importantes de bonbons sans sucre," juge Béatrice de Reynal.
D'autant que ces bonbons contribuent, selon elle, à habituer les enfants au goût du sucre, et à leur donner envie d'en manger.
Que vous optiez pour des bonbons classiques ou sans sucre, choisissez-les de préférence sans colorants artificiels. Depuis quelques années, l'industrie agroalimentaire française change ses recettes afin d'éviter ces additifs fortement controversés, mais ils persistent chez certaines marques fabriquées outre-Atlantique.
Attention également aux bonbons fabriqués à base de purées de fruits, prétendument plus sains, mais finalement encore plus sucrés que les bonbons classiques.