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Avec ou sans édulcorants, comment choisir son sirop?

Un verre de sirop de grenadine. (Illustration)

Un verre de sirop de grenadine. (Illustration) - JOSEPH EID / AFP

Souvent présent dans nos cuisines et encore très ancré dans notre consommation, le sirop est partout. Mais ce produit doit rester rare, qu'il soit dans une version naturelle ou allégée en sucre. Explications avec un diététicien-nutritionniste et un représentant de la filière du sirop.

Il est présent dans près de deux foyers sur trois. En France, 63% des consommateurs de sirops sont des femmes et 66% des familles avec enfants possèdent au moins une bouteille. C'est un fait, le sirop n'est pas un produit de consommation inconnu ou démodé.

Selon une étude OpinionWay, pour le Syndicat Français des Sirops, dévoilée en exclusivité pour RMC Conso, 76% des répondants s'en servent pour aromatiser l'eau, 41% pour une boisson fraîche sans alcool et 26% avec alcool. Mais le choix de références, parfois bien loin des traditionnelles saveurs de grenadine, de menthe ou de fraise, peut nous perdre en magasin. D'autant plus que les sirops existent aussi en version "allégée" en sucre. Côté face, les goûts sont nombreux. Côté composition, toutes ces variétés, allégées ou non, ne se valent pas. Certaines sont même à fuir.

Faire la chasse au sucre

Aujourd'hui, le marché du sirop est segmenté en deux gammes: ceux aux sucres dits "simples", grâce à ceux contenus naturellement dans les fruits de la recette, et les sirops allégés. Pour Ghislain Grodard-Humbert, président de l’Association française des diététiciens-nutritionnistes (AFDN), interrogé par RMC Conso, la consommation de ces deux produits doit se faire, avant tout, de manière extrêmement surveillée.

“Il est nécessaire de faire la course aux aliments trop sucrés, encore trop présents dans notre consommation très occidentale. Nous sommes vraiment addicts au sucre”, constate le spécialiste auprès de notre rédaction.

Résultats, consommer trop de sucres peut mener à une prise de poids, des problèmes de métabolisme ou encore des problèmes cardio-vasculaires. Et les versions allégées n'y changeront rien. Voire aggravent la situation.

"Un sirop, même naturel, doit être consommé avec modération", insiste Ghislain Grodard-Humbert. Pourtant, selon l'étude OpinionWay pour le Syndicat Français des Sirops, 44% des répondants à l’étude sont des consommateurs occasionnels de sirops.

Fuir certains édulcorants

S'écarter du sucre permet donc de rester en bonne santé. Une problématique à laquelle les industriels répondent avec des produits "allégés", où la molécule du sucre est remplacée par des édulcorants. Pour le diététicien-nutritionniste, un second problème peut alors apparaître avec ce type de sirop. Le "mirage des édulcorants" consiste, selon Ghislain Grodard-Humbert, à tromper le cerveau en lui faisant croire à la présence de sucre, mais cela entraîne une appétence envers cet aliment.

"Ce dernier va donc être en recherche de sucres. Les édulcorants ont un impact sur notre microbiote avec des pathologies digestives (du tube digestif par exemple) et extra-digestives (neurologiques). Certains peuvent même encourager le risque de développer un cancer de plus de 13%, autant les éviter", recommande le président de l'AFDN.

Pour Loïc Couilloud, président du Syndicat Français des Sirops, le "sans sucre" ne représente que 6% du marché. Interrogé par RMC Conso sur ces édulcorants parfois nocifs et les alternatives existantes, le représentant du sirop traditionnel préconise de faire le choix de sirops composés de denrées naturellement sucrées, comme de la stévia.

À repérer sur le produit

Sur l'étiquette de vos sirops, ces édulcorants à fuir portent le nom d'aspartame, d’acésulfame K, de xylitol ou encore de maltitol. Au sujet du premier, l'UFC-Que Choisir le classait "peu recommandable" dans un comparatif de 334 additifs alimentaires. Pour repérer les autres additifs, ces derniers sont souvent classés par la lettre E, suivie de trois chiffres.

Et selon la Fédération des diabétiques, lire une étiquette de sirop peut aussi permettre d'obtenir d'autres informations:

  • La valeur énergétique, la quantité d’énergie (calories, kcal ou kJ) contenue dans 100 g de produit ou dans une portion.
  • Glucides,
  • Dont sucres, les sucres simples,
  • Dont amidon, les sucres complexes,
  • Lipides, les graisses,
  • Fibres alimentaires,
  • Sel.

À ne pas oublier, depuis 2016, lorsqu'on lit une étiquette de sirop, qu'il soit allégé ou non, les valeurs nutritionnelles sont généralement indiquées par tranche de 100ml (parfois exprimées "pour 100g").

Les alternatives pour s’hydrater

Allégé ou non, le sirop doit donc rester occasionnel. Et surtout pas à la base de notre consommation de liquide. "Pour s’hydrater, on boit de l’eau”, insiste Ghislain Grodard-Humbert. Pour les personnes les plus réticentes à l'eau, le spécialiste conseille de changer sa composition en un liquide qui restera toujours moins sucré.

"On peut gazéifier l’eau, y ajouter du jus de citron qui reste naturel et même ajouter des fruits qui permettent de l'aromatiser", explique-t-il.

Pour rappel, un adulte doit consommer chaque jour entre 30 et 40ml d’eau par kilos. Dans une fourchette haute pour une personne de 70 kilos, cela représente 2,8 litres, sachant que la moitié est apportée par l’alimentation.

Lilian Pouyaud