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Les premières tomates Label rouge disponibles: ce que change le label pour les consommateurs

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Image d'illustration. - Pixabay

En juin 2023, une douzaine de producteurs ont obtenu l'habilitation qui leur permet de produire des tomates Label rouge. Mais seuls trois d'entre eux ont réussi à remplir les conditions prévues par le cahier des charges. Goût, couleur, prix... Que valent les premières récoltes déjà en magasin?

Une première saison attendue. Les tomates Label rouge ont fait leur arrivée officielle dans les rayons il y a quelques semaines, comme le rapporte Les Échos. Douze producteurs situés dans le Lot-et-Garonne, en Provence et dans les Pyrénées-Orientales ont obtenu la possibilité de produire des tomates certifiées.

Ce sigle dépend de l'Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) qui est chargé d'instruire les dossiers et de délivrer ce précieux sésame. Les tomates Label rouge sont ainsi soumises à un cahier des charges assez strict. Mais dans le détail, qu'est-ce qui change pour les consommateurs?

Des critères précis

En tout, ce sont quatre segments de tomates différents qui peuvent bénéficier du Label rouge:

  • la tomate cerise en vrac,
  • la tomate cerise en grappe,
  • la tomate ronde en grappe
  • la tomate allongée cœur.

En termes de production, elles doivent toutes être produites en sol ou sur substrat entre le 21 mars, soit le début du printemps, et le 31 octobre. Le recours à la lumière artificielle est interdit.

Le cahier des charges ne prévoit toutefois pas les mêmes critères pour les quatre types de tomates. La cerise en vrac doit être croquante et sucrée, tandis que la grappe doit non seulement être sucrée, mais aussi "couleur rouge éclatant". Les tomates rondes en grappe doivent quant à elles se montrer croquantes, fondantes et charnues. Enfin, l'allongée cœur doit être "très charnue" et avoir un "léger collet vert".

"Sur les douze producteurs habilités, seuls trois sont en production", explique à RMC Conso Annaëlle Pellat-Roosli chargée de mission qualité et communication au sein de l'Association des fruits et légumes du Lot-et-Garonne (AIFLG). "Les neuf autres n'ont pas réussi à atteintre les critères prévus, notamment concernant la teneur en sucre."

"On vérifie que les tomates sont belles et bonnes"

Les agriculteurs qui ont pour objectif de produire des tomates Label rouge veulent "redonner de la notoriété à ce produit" en "proposant une gamme d'excellence", assure l'AIFLG. La plupart d'entre eux produisent déjà des fraises Label rouge.

Pour vérifier que leurs tomates respectent bien les critères de sucrosité, de couleur, de jutosité et de croquant, tous les producteurs doivent organiser des "dégustations régulières", à raison d'une fois toutes les deux semaines, nous explique Annaëlle Pellat-Roosli. "On vérifie que les tomates sont belles et bonnes tout au long de la saison avant de lancer les récoltes", avance-t-elle.

Aussi, pour veiller au respect du cahier des charges, les producteurs sont contrôlés une fois par semaine.

"L'objectif final, c'est d'obtenir des tomates gustativement supérieures à celles qu'on trouve dans le commerce", ajoute la chargée de mission.

Seulement 100 tonnes commercialisées

Pour le moment, le volume de tomates commercialisées est assez bas étant donné que tous les producteurs habilités n'ont pas réussi à respecter le cahier des charges.

"On estime les récoltes à un peu plu de 100 tonnes pour l'instant, mais il y a globalement un fort potentiel de production", déclare Annaëlle Pellat-Roosli.

Vendues sous la marque Paysans de Rougeline, ces tomates sont disponibles chez les primeurs, mais aussi en grandes et moyennes surfaces. Les consommateurs risquent toutefois d'avoir du mal à les trouver en raison du faible volume de production, bien loin des 1.000 tonnes espérées.

En ce qui concerne le prix de ces dernières, l'Association des fruits et légumes du Lot-et-Garonne n'est pas en mesure de fournir à RMC Conso une fourchette exacte. "Cela va dépendre des prix pratiqués par les distributeurs, mais dans tous les cas, elles sont plus chères que les tomates classiques", apprend-on.

Sabrine Mimouni