Négociations entre industriels et grande distribution: les prix alimentaires vont-ils baisser?

Les industriels de l’agroalimentaire ont donc accepté ce mercredi de renégocier leurs prix avec la grande distribution. Comment ça va se passer? Les négociations s’annoncent âpres. L’argument des distributeurs: les prix des matières premières ont baissé de 20% à 40%, l’énergie (gaz, électricité) a été divisée par trois ou quatre, le fret maritime ou l’encore emballage ont diminué aussi… Et ça doit se répercuter sur les prix en rayon le plus vite possible.
L’argument des industriels: on fabrique avec de la matière première achetée il y a six mois ou un an à prix très haut, avec de l’électricité qu’on paie deux à trois fois plus cher et qu’on ne paiera moins cher que l’année prochaine.
L’engagement des gros industriels à baisser leurs prix se fait à deux conditions. La première, c’est qu’ils aient obtenu une augmentation de leurs prix supérieure à 10% lors des négociations de prix pour 2023. Et la seconde, que le prix d’un des ingrédients qui entre dans la composition du produit ait baissé de 20% depuis le 1er mars. Le problème, c’est que depuis le 1er mars, les prix des grandes marques n’ont augmenté que de 8% en rayon, selon Nielsen IQ, et que la baisse des matières premières est souvent de 20% depuis les sommets atteints à l’automne 2022, mais pas depuis le 1 mars…
Beaucoup de prix vont baisser, très peu retrouveront les niveaux de 2021
Donc les prix ne vont pas baisser? Il y a la règle et il y a le marché et la concurrence... Les grands groupes français puissants, comme Danone et Lactalis, vont baisser beaucoup de leurs prix. Ils doivent faire attention à leur image et doivent réagir face aux marques distributeurs qui gagnent des marchés, qui sont 20 à 30% moins chères et qui ont commencé à baisser.
Le plus dur sera de tordre le bras aux multinationales étrangères, aux produits qui ont peu de concurrents et qui réalisent une faible part de leur chiffre d’affaires en France: Coca, Nestlé (2% du CA en France)… Pepsi a déjà accepté de ne plus être référencé, plutôt que de baisser ses prix.
Donc beaucoup de prix vont baisser (pâtes, céréales, biscuits, café, huile), mais très peu retrouveront les niveaux de 2021. Et un conseil: méfiez-vous des pourcentages de variation. De 10 à 15 euros, ça monte de 50%. Mais de 15 à 10 euros, ça baisse de 30%. Il faut regarder le niveau absolu…