Nouvelles révélations sur les eaux en bouteille Nestlé: quelles sont les marques concernées?

Le recours à des traitements interdits pour purifier les eaux minérales, reconnu lundi par le groupe Nestlé, concerne environ un tiers des marques en France, selon des médias - JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN © 2019 AFP
Un nouveau scandale pour Nestlé. Après des révélations sur l'eau en bouteille filtrée illégalement, une enquête commune aux rédactions de franceinfo et Le Monde publiée ce jeudi dévoile une "contamination généralisée" des eaux minérales de la multinationale. En plus d'être traitées et purifiées par des méthodes interdites et réservées normalement à l'eau du robinet, elles présentent des contaminations microbiologiques régulières. C'est un rapport de l'Anses, après la sollicitation de deux agences régionales de santé (Grand Est et Occitanie) où se trouvent les usines d'embouteillage du groupe, qui a déclenché une expertise en 2023.
Hépar, Vittel, Perrier...
Aux origines de ces révélations, le directeur de l'ARS Occitanie Didier Jaffre a fait appel à l'Anses en juin 2023, concernant la qualité de l'eau de la marque Perrier produite dans sa région, par Nestlé. Comme le raconte franceinfo, sa lettre évoque la "présence de traitement interdits" dans l’usine, une "contamination régulière des eaux brutes sur au moins cinq des sept forages", et "la présence de micropolluants". Des contrôles sont alors menés pour l'Anses par le laboratoire d’hydrologie de Nancy.
Au mois d'octobre de la même année, l'Anses rend au ministère de la Santé un rapport qu'elle estime "tronqué et parcellaire", car elle dit avoir été limitée dans l'obtention de renseignements nécessaires. Les premières informations confirment néanmoins une non-conformité qui empêche un niveau de confiance suffisant pour "garantir la qualité sanitaire des produits finis", soit l'ensemble des eaux en bouteilles commercialisées par le groupe Nestlé.
Contaminations d'origine fécale, E. coli...
Sont citées notamment les marques Hépar, Vittel, Contrex et Perrier. Selon Le Monde, le rapport pointe du doigt 'la survenue a priori transitoire, de contaminations microbiologiques d’origine fécale dans certaines ressources servant à la production d’EMN [eaux minérales naturelles] embouteillées".
Quel que soit le site de production, celui des Vosges (Vittel, Contrex, Hépar) ou du Gard (Perrier), tous sont concernés. De son côté, franceinfo cite la note de l'Anses où sont répertoriées les "différentes contaminations microbiologiques régulières" aux bactéries coliformes, Escherichia coli (E. coli) ou encore des entérocoques.
Le groupe Nestlé détient également les marques San Pellegrino et Nestlé Pure Life. Contactée par RMC Conso pour savoir si d'autres marques d'eaux du groupe sont concernées par ces contaminations, l'Anses n'a pour le moment pas donné suite.
Pesticides et polluants éternels
En plus de ces bactéries, la note de l'Anses remise au gouvernement évoque la présence de polluants éternels dans un dosage qui dépasse les seuils réglementaires, et de pesticides. Selon Le Monde, qui cite le rapport, "les sommes de pesticides sont variables, mais peuvent dépasser 0,1 microgramme par litre pour certains captages". De plus, les expertises ont relevé la présence de traces de substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS).
Toujours selon franceinfo, il est recommandé à Nestlé de mettre en œuvre un plan de surveillance renforcée des usines. La présence de micropolluants et la contamination étant avérées, ces non-conformités détectées "ne devraient pas conduire à la production d’eaux embouteillées". Soit une fin d'exploitation pure et simple de ces sources.