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Alimentation

On a testé les glaces du pilote Charles Leclerc, pour se faire plaisir sans culpabiliser: promesse tenue?

Les glaces LEC, lancées notamment par le pilote Charles Leclerc, font parties des plus faibles en calories sur le marché (photo prise le 29 janvier).

Les glaces LEC, lancées notamment par le pilote Charles Leclerc, font parties des plus faibles en calories sur le marché (photo prise le 29 janvier). - Emma Forton

Le pilote de F1 Charles Leclerc a lancé, avec trois autres amis, une marque de glaces pour se faire plaisir sans culpabiliser, grâce à une composition plus équilibrée que la moyenne des glaces sur le marché. RMC Conso l'a testée pour vous: la promesse est-elle tenue?

Charles Leclerc, célèbre pilote de Formule 1 monégasque, adore la glace depuis tout-petit. En tant que sportif de haut niveau, il fait particulièrement attention à son alimentation et, pour lui en l'occurence, manger de la glace a toujours été une source de culpabilité.

Comment allier les deux dimensions? C'est le défi qu'il s'est lancé aux côtés de Federico Grom et Guido Martinetti, les deux fondateurs de l'iconique chaîne de glaciers italienne Grom, et Nicolas Todt, son manager.

Le pilote de F1 Charles Leclerc (au centre) a lancé la marque de glace LEC, avec son manager Nicolas Todt (à gauche), et Federico Grom (à droite) et Guido Martinetti (2ème), les deux fondateurs des glaces Grom.
Le pilote de F1 Charles Leclerc (au centre) a lancé la marque de glace LEC, avec son manager Nicolas Todt (à gauche), et Federico Grom (à droite) et Guido Martinetti (2ème), les deux fondateurs des glaces Grom. © LEC

Les quatre amis ont donc décidé de lancer leur propre marque de glace. Une glace pour se faire plaisir sans culpabiliser, qu'ils ont appelé LEC, un clin d’œil au nom de famille du pilote.

Un savoir-faire italien

Si ce projet a pu voir le jour, c'est notamment grâce à l'expertise des deux fondateurs de Grom. "Nous voulions lancer à l'époque la meilleure glace avec les meilleures matières premières, alors que nous n'avions aucune compétence dans le domaine et surtout pas d'argent", se rémémore à RMC Conso Federico Grom.

Le premier magasin "Grom" est inauguré en mai 2003 à Turin. En 12 ans d'aventure, ils ont ouvert près de 29 boutiques en Italie et 11 dans des villes du monde entier, avant que la société ne soit rachetée par le groupe Unilever.

"Je ne voulais plus rentrer dans le monde de la glace, tout cela avait déjà été une véritable chance", affirme-t-il. Mais Federico Grom n'avait pas prédit la suite de l'histoire.

"Charles Leclerc voulait ouvrir un magasin de glaces à Monaco. Je lui ai dit que je pouvais lui donner des conseils pour sa recette. En parallèle, deux joueurs de football de Milan et du Juventus m'ont demandé de préparer des glaces pour les sportifs, avec des protéines", détaille Federico Grom.

Après quelques réflexions, les quatre amis ne voulaient pas seulement se contenter de toucher les sportifs, mais le plus grand nombre. Et c'est ainsi qu'est née la marque "LEC": une glace pour se faire plaisir sans culpabiliser, grâce à une composition plus équilibrée.

Celle-ci est produite dans une usine à Modena, en Italie. Les pots de glace y sont commercialisés depuis avril 2024 et en France depuis l'été dernier.

Saveurs et qualité gustative

La marque a lancé cinq saveurs: vanille (pot de 258 grammes), caramel beurre salé (264 grammes), pistache (268 grammes), cacahuète-caramel (266 grammes) et chocolat (267 grammes). Vous pouvez retrouver les pots dans les magasins Monoprix, Super U et E.Leclerc.

La première question que vous devez vous poser: est-ce qu'elles sont bonnes? C'est l'une des priorités des glaces LEC.

"Nous voulions absolument respecter le rôle d'une glace, qui est de se faire plaisir en la mangeant. Donc, elle se devait d'être bonne", assure Federico Grom.
La marque de glaces LEC, lancée notamment par Charles Leclerc, propose cinq saveurs dont cacahuète-caramel.
La marque de glaces LEC, lancée notamment par Charles Leclerc, propose cinq saveurs dont cacahuète-caramel. © LEC

RMC Conso a été particulièrement séduit par le goût caramel beurre-salé. La texture est douce et agréable en bouche. Et nous avons été surpris de tomber sur des éclats de caramel enrobés de chocolat, un mélange original.

Nous avons été plus déçus par la saveur pistache, pas assez prononcée. En effet, nous y avions mis plus d'attentes, comme c'est un des goûts symbole de l'Italie. Pour autant, comme le caramel, le point fort de cette saveur c'est qu'on y retrouve de vraies pistaches à l'intérieur. Ce qui est plutôt rare dans les pots de glace vendus en grandes surfaces.

Quid de la composition?

La composition est l'ADN des glaces LEC. Un des premiers arguments, c'est qu'elles sont considérées comme étant "à faible teneur en calories", c'est-à-dire avec une teneur inférieure d'au moins 30% aux paramètres de référence du marché français, soit 220 calories pour 100 grammes.

Les cinq saveurs se situent entre 130 et 150 calories maximum pour 100 grammes, soit une teneur inférieure d'au moins 32% et jusqu'à 41% par rapport à la moyenne des glaces en bac et pot.

En effet, c'est 202 calories pour 100 grammes de glace Caramel fleur de sel Carte d'Or, 250 calories pour la vanille de la marque Haagen-Dazs ou encore 310 calories pour la saveur peanut butter Ben & Jerry's.

"Pour les saveurs, nous avons choisi les plus populaires, mais aussi celles qui sont perçues comme les plus caloriques. Nous les avons rendues moins caloriques pour accentuer ce plaisir sans culpabilité", explique Federico Grom.

Les glaces LEC contiennent entre 3,5 et 5,2 grammes de matières grasses pour 100 grammes, soit de 53% à 68% en moins par rapport à la moyenne (11 grammes). Concernant le sucre, un des éléments auxquels nous faisons de plus en plus attention, là encore la teneur est plus faible que la moyenne. De 12 à 17 grammes de sucre pour 100 grammes contre 23 grammes en moyenne.

Enfin, les pots contiennent également des éléments intéressants comme les fibres: de 8 à 11 grammes contre 0,5 à 1 gramme en moyenne pour les autres glaces. Le taux de protéines est également plus élevé: de 4 à 5 grammes contre 2 grammes, sauf par exemple pour le parfum peanut butter de chez Ben & Jerry's (5,9 grammes pour 100 grammes).

Quelques limites

Le prix

L'objectif pour le groupe LEC, "proposer une glace pour tout le monde". La marque nous indique qu'elle propose un prix plus bas que la moyenne des autres glaces. Un pot de 258 à 268 grammes est vendu à 5,69 euros, soit 21,39 euros le kilo.

Après quelques comparaisons, nous avons constaté que la glace LEC est l'une des plus chères du marché avec, en plus, une quantité inférieure aux autres produits. Donc, le travail sur la composition se paye.

Par exemple, un bac vanille Carrefour de 500 grammes coûte 2,31 euros (6,68 euros le kilo) et un pot de 400 grammes de vanille de la marque Haagen-Dazs est au prix de 4,79 euros (11,98 euros le kilo).

En revanche, le pot de glace Nutella qui ne contient que 230 grammes, est presque au même prix que la glace LEC: 5,18 euros (22,52 euros le kg). Pour la marque Ben & Jerry's, les prix varient selon les distributeurs: 4,89 euros pour le pot de 408 grammes de chocolat brownie (11,9 euros le kg), mais jusqu'à 6,15 euros à Monoprix et 6,80 euros chez Picard.

Un produit "ultra-transformé"

Édulcorants, émulsifiants, épaississants... Malgré son goût et une meilleure composition que la moyenne des glaces, il faut avoir en tête qu'elles restent des produits industriels. "Ce sont des glaces ultra-transformées, la liste des ingrédients est beaucoup trop longue", affirme à RMC Conso Anthony Fardet, chercheur spécialiste de l'alimentation préventive et durable.

"D'une certaine manière, la promesse de la marque trompe le consommateur qui s'attend à manger une glace saine. Il y a des isolats de fibres et de protéines qui masquent le sucre et détournent le Nutri-Score vers une bonne note. En mangeant, plus de 100 grammes de cette glace ou d'autres aliments sucrés dans la journée, vous pouvez vite dépasser les 25 grammes de sucre par jour selon les recommandations de l'OMS", détaille-t-il.

Celui-ci ne voit pas l'intérêt de manger une glace moins calorique, avec des fibres et des protéines, car "ce sont des éléments que l'on peut facilement trouver dans d'autres aliments non transformés".

Pour autant, "on ne mange pas une glace pour son équilibre nutritionnel, elle reste un aliment plaisir", nuance Anthony Fardet. Il conseille d'en "manger occasionnellement" et de privilégier "des ingrédients de qualité".

La marque LEC réflechit déjà à son avenir. Elle envisage de lancer d'autres parfums "peut-être l'année prochaine", selon Federico Grom, et de proposer les glaces dans d'autres chaînes de supermarchés en France.

Emma Forton