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Pâques: voici pourquoi le chocolat coûte si cher cette année

Des fritures au chocolat (photo d'illustration).

Des fritures au chocolat (photo d'illustration). - FRED TANNEAU / AFP

En un an les chocolats de Pâques ont augmenté en moyenne de 14%. La faute à une flambée record du cours du cacao qui remonte à un an, mais que les producteurs ont répercutée cette année.

Vous avez dû le constater si vous avez acheté du chocolat en prévision de la chasse aux œufs de ce dimanche de Pâques. Les prix ont explosé. En moyenne, d'après une étude de l'UFC-Que Choisir, ils ont augmenté de 14% par rapport à l'année dernière.

Pour établir ce chiffre, l'association de consommateurs a relevé les étiquettes de 78 produits de Pâques vendus dans la grande distribution. Certains de grandes marques (Milka, Lindt, Nestlé) et d'autres de marques de distributeurs (MDD).

Ces dernières sont d'ailleurs celles qui ont le plus augmenté. À l'image du lapin en chocolat au lait "Copains Copines" de Leclerc, dont le prix est passé de 2,97 euros en 2024 à 3,99 euros cette année. Plus d'un euro, ou 34% d'augmentation: rares sont les produits à avoir de telles flambées sur la même période...

De 2.300 à 12.000 dollars la tonne de cacao

En moyenne donc, l'UFC-Que Choisir a calculé que les MDD avaient augmenté de 23% contre 11% pour les marques nationales. Néanmoins ces dernières restent globalement plus chères.

Mais qu'est-ce qui explique cette hausse subite du chocolat? Pour comprendre, il faut s'intéresser aux matières premières. Le cacao subit depuis presque deux ans une impressionnante explosion de son cours sur les marchés.

En janvier 2023, la tonne de fève de cacao coûtait autour de 2.300 dollars. Fin 2024, elle a dépassé les 12.000 dollars. Un prix multiplié par plus de cinq donc. Depuis le cours a rebaissé pour s'établir autour de 8.000 dollars. Ce qui reste tout de même particulièrement haut.

Comment expliquer une telle augmentation alors que le cours était relativement stable depuis plus de dix ans? C'est à cause du dérèglement climatique.

Très mauvaises récoltes en Afrique de l'Ouest

Cette flambée record du cacao s'explique par une série de très mauvaises récoltes à cause d'une météo exécrable en Afrique de l'Ouest. La Côte d'Ivoire et le Ghana, qui pèsent à eux seuls plus de 60% de la production mondiale de cacao, ont subi à la fois des pluies dilluviennes et des épisodes de sécheresse intense.

Et comme si cela ne suffisait pas, les cacaoyers de ces deux pays ont également été touchés par une épidémie: le virus de l'œdème des pousses du cacaoyer. Cette maladie transmise par les cochenilles est dévastatrice pour les récoltes.

Une baisse de la production de cacao dans le monde donc. Et en parallèle une demande en chocolat qui ne faiblit pas, et reste même particulièrement importante. Le chocolat est en train de devenir un produit de moins en moins accessible. On commence déjà à en parler comme étant de "l'or brun".

Une hausse que les producteurs répercutent maintenant

Pendant un temps, les producteurs de chocolat ont pu contenir leurs hausses de prix car ils ont choisi de ne pas répercuter immédiatement cette inflation des matières premières. Mais désormais, la hausse du cacao est inéluctable et ils n'ont d'autre choix que de la répercuter.

Le fait que les MDD augmentent davantage que les marques nationales s'explique d'ailleurs par cela. Pour elles, la matière matière première représente une plus grande part du prix final. Alors que le prix d'un lapin Lindt par exemple inclut également tout le marketing et la publicité qu'il y a eu derrière. Les MDD sont donc plus affectées par la hausse du cacao.

Arthur Quentin