Pour le Dry January, le kéfir et le kombucha, deux alternatives à l'alcool en plein boom

Dix millions de personnes ont suivi le Dry January l'année dernière, selon une étude CSA pour la maison Chavin. Et tandis que l'édition 2025 bat son plein, les alternatives sans alcool se développent de plus en plus.
Outre celles qui "imitent" leurs équivalents alcoolisés (bière, vin, spiritueux sans alcool), deux boissons tirent leur épingle du jeu: le kéfir et le kombucha.
Les ventes de ces boissons fermentées en supermarchés et hypermarchés se sont élevées à 5,9 millions d'euros en 2024, en hausse de 35% par rapport en 2023.
Mais que valent ces boissons à la mode? Sont-elles véritablement de bonnes alternatives à l'alcool et les vertus santé qu'on leur attribue sont-elles réellement justifiées? RMC Conso fait le point.
Boissons à base de levures
Les boissons fermentées, comme leur nom l'indique, sont produites à partir de ferments, c'est-à-dire de levures ou de bactéries. Le kombucha est un mélange de thé, de sucre et de ferments de kombucha. Le kéfir est fait à base de jus de fruit ou de lait, de sucre et de grains de kéfir.
"C'est une boisson ancestrale, une eau fermentée à partir de fruits. Cela ressemble un peu à une limonade, mais à base de probiotiques. Dans les années 60/70, on en fabriquait à la maison pour purifier l'eau. Aujourd'hui, elle a laissé place aux boissons industrielles...," explique à RMC Conso Aurélien Fabas, cofondateur du Labo Dumoulin, leader du secteur.
"On mélange l'eau, les fruits, le sucre et les grains de kéfir, des bactéries dont on ignore l'origine mais qui se transmettent de génération en génération ou qui s'achètent via le bouche-à-oreille. Le tout fermente pendant 24 à 48 heures."
La fermentation leur donne un goût acidulé, et un aspect légèrement gazeux, un petit peu à la manière d'un cidre ou d'une bière légère. Le sucre étant complètement, ou presque, absorbé en étant fermenté, ces boissons sont très peu sucrées: on trouve environ 3% de sucre dans le kombucha, 0 dans le kéfir… Contre 10% pour un soda classique ou un jus d’orange.
Naturel et sans sucre (ou presque)
Résultat, le kéfir et le kombucha sont également des boissons prisées des personnes qui prônent un mode de vie sain.
"On revient à la fermentation, c'est de nouveau à la mode parce qu'on sait que l'alimentation fermentée est bonne pour notre santé," assure Aurélien.
En plus de leur composition naturelle, leurs défenseurs mettent effectivement en avant les vertus qu'auraient ces boissons. Une amélioration de la digestion, du transit, le renforcement des défenses immunitaires… Les levures présentes dans le kéfir et le kombucha agiraient un peu à la manière des probiotiques dans certains yaourts.
Prudence tout de même: aucune étude scientifique n'est jusqu'à maintenant venue prouver les bienfaits du kéfir et du kombucha. Par ailleurs, certains professionnels de santé recommandent d’éviter d’en donner aux enfants et aux femmes enceintes.
Attention à la présence d'alcool et au "faux" kéfir
La raison: la fermentation donne lieu à la libération d'un tout petit peu d'éthanol. Résultat, la quantité d'alcool dans le kéfir et le kombucha n'est pas complètement nulle. Sa mention n'est toutefois pas obligatoire sur l'étiquette en dessous de 1,2°. Pour le kéfir et le kombucha, le taux d'alcool se situe autour de 0,5°.
Attention également aux kéfirs à base de lait vendus dans la grande distribution: dans une enquête, l'UFC-Que choisir révèle que de nombreuses boissons, telles celles commercialisées par Lactalis, Carrefour ou Naturalia, ne contiennent pas de vrais grains de kéfir, mais d'autres ferments lactiques.
Cela n'a rien d'illégal, l'appellation kéfir n'étant pas protégée. Mieux vaut le savoir tout de même avant d'acheter ce type de produit, deux fois plus cher qu'un lait fermenté classique.
Lisez donc bien la liste des ingrédients: les mentions "grains de kéfir" ou "ferments de kombucha" vous assurent que la recette suivie est bien la recette authentique de ces boissons traditionnelles.