"Chaque soir, on commence à avoir faim": des étudiants se privent de repas à cause de l'inflation

Près de 24% des moins de 40 ans ne mangent pas à leur faim. C’est le résultat d'une étude publiée ce mercredi par le Crédoc. Plus globalement, c'est un Français sur six qui ne mange pas comme il le devrait, deux fois plus qu'en 2016. Principale responsable: la hausse des prix alimentaires.
Parmi ces Français victimes de l'inflation, de nombreux étudiants. La seule fois de la journée où Yassine a le ventre plein, c'est à 12h30 en sortant du resto U. “J’ai pris du riz et un cordon-bleu. C’est mon repas de la journée”, indique-t-il.
Un repas gratuit, pour ce boursier en licence d'espagnol qui n'arrive plus à se payer un paquet de pâtes à plus de 2 euros. Contrôler sa faim est devenu une discipline de vie.
“Chaque soir, on commence à avoir faim. Donc on essaye de se coucher un peu tôt pour ne pas la ressentir et ensuite de se lever proche du repas du midi”, détaille-t-il.
Un risque pour la santé
Manger à sa faim, Dione, en rêve aussi. “Il y a des moments où je me dis, là je voudrais un bon steak haché”, confie-t-elle. Mais avec 40 euros de budget courses par mois, cette étudiante en master saute les repas en tentant de tromper son estomac. “Personnellement, je bois beaucoup de thé donc quelques fois, j'oublie la faim et je peux continuer de bosser”, explique-t-elle.
Mais ne pas manger à sa faim est dangereux pour la santé, alerte Cécilia Fabre, diététicienne-nutritionniste.
“À court terme, ça peut provoquer une dénutrition, donc une perte de masse musculaire, des chutes... Ça peut provoquer aussi des dépressions parce que les neurotransmetteurs ne vont plus bien aller”, détaille-t-elle.
Le sujet est d'autant plus alarmant que la plupart des étudiants rencontrés ne parlent pas de leurs difficultés à leurs proches, de peur de les inquiéter.