Rappel conso: qu'est-ce que la bactérie vibrio vulnificus, aussi appelée "mangeuse de chair"?

Cette bactérie se développe dans les eaux chaudes et salées. (Illustration) - Pixabay
On la retrouve généralement dans des crustacés et des produits de la mer. La bactérie Vibrio vulnificus, de la famille des vibrions en français, aussi appelée "mangeuse de chair", est souvent à l'origine de rappels. Encore ce jeudi, des crevettes surgelées vendues dans toute la France et contaminées à cette bactérie étaient concernées.
Quant à son nom, il provient de son caractère à dévorer les muscles et les peaux des "hôtes" qu'elle pénètre. Pour les consommateurs, ingérer une denrée contaminée à la Vibrio vulnificus peut avoir des conséquences importantes, particulièrement chez les sujets les plus fragiles. Et le réchauffement climatique pourrait mener à une hausse des contaminations. On fait le point.
Une récurrence avec la crise climatique
La bactérie vibrion est bien connue des infectiologues, puisqu'elle partage une base commune avec d'autres maladies, comme le choléra. Pour l'homme, la contamination se manifeste par des troubles gastro-intestinaux bénins chez des individus en bonne santé. Mais pour les personnes sensibles ou atteintes d'affections chroniques, il existe un risque de troubles non intestinaux sévères. Si la bactérie contamine le sang de son hôte, cela peut aussi entraîner une septicémie, explique Rappel Conso.
Les vibrions étant des bactéries aquatiques, les fruits de mer et les poissons en sont le plus souvent victimes. Dans un rapport publié au mois d'août, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) s'est inquiétée de voir proliférer le groupe bactérien des vibrions (comprenant aussi la bactérie vulnificus) dans les eaux européennes toujours plus chaudes. Cette souche a d'ailleurs été repérée dans 6% des échantillons testés.
Selon l'Efsa, c'est la température et la salinité de l'eau qui permettent aux vibrions de se développer de manière optimale dans des conditions chaudes. Des températures plus élevées favorisent leur présence et leur croissance. Quant à la salinité, elle permet de se développer de manière optimale.
Une contamination qui ne se limite pas à l'alimentaire
Du fait de sa présence dans les eaux salées, la bactérie vulnificus peut aussi atteindre les consommateurs par les plaies et la peau. Dans ce cas, des infections cutanées sont susceptibles de survenir à partir de blessures pré-existantes en cas de manipulation des produits contaminés, explique la plateforme gouvernementale Rappel Conso.
Et son surnom de "mangeuse de chair" prend tout son sens lors d'une infection par la voie cutanée. Les plus sensibles et vulnérables peuvent présenter de véritables trous dans la chair. En cas de septicémies, la bactérie Vibrio vulnificus peut être soignée avec des antibiotiques. Mais si une nécrose est constatée, il va falloir opérer.
Même si le risque zéro n'existe pas, les cas d'infections en France sont tout de même assez rares. D'après un document émanant de Santé Publique France, qui a étudié la question à la fin des années 1990, seuls "29 cas de vibrioses non cholériques ont été recensés entre 1995 et 1998".