Autonomie, résistance aux chutes... Ces informations désormais obligatoires pour les smartphones

Des téléphones cassés récupérés par un réparateur pour reconditionnement, ici l'entreprise Allo Smartphone (image d'illustration) - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
En moyenne, les Français ont tendance à garder leur smartphone trois ans avant d'en changer. Une durée plutôt faible, que les autorités européennes espèrent rallonger. Elles ont pour cela instauré ce vendredi 20 juin de nouvelles règles à destination des fabricants, ainsi qu'une nouvelle étiquette pour les consommateurs.
Cette nouvelle étiquette ne doit d'abord pas être confondue avec l'indice de réparabilité. Cette note sur 10 figure déjà sur chaque smartphone à la fois en boutique et sur Internet, ainsi que sur les ordinateurs, aspirateurs, lave-vaisselles... Obligatoire depuis 2021, cet indice des autorités françaises mesure la capacité des smartphones à être réparé.
L'indice européen préféré à celui français
À ne pas confondre non plus avec l'indice de durabilité. Plus complet que celui de réparabilité susmentionné, il a commencé à le remplacer pour les téléviseurs début 2025. L'État français voulait également que ce pictogrmame soit appliqué aux smartphones, mais c'est finalement celui européen qui va faire son apparition. Il se compose de sept informations que voici.

Dans la partie haute de l'étiquette, occupant près de la moitié de celle-ci, figure l'indice d'efficacité énergétique. Il fait figurer une échelle allant de A à G, qui rappelle l'étiquette énergie des appareils électroménagers, ou encore les diagnostics de performance énergétique (DPE). Mais que désigne cette information pour un smartphone?
Concrètement, cela évalue leur consommation électrique pour un usage classique. Passer des appels, aller sur Internet ou jouer avec un appareil classé G consommera deix fois plus d'énergie qu'avec un smartphone classé A.
La résistance aux chutes notée
Juste en-dessous figure une information sur l'autonomie de la batterie de l'appareil. Elle est exprimée par une durée précise, en heures et minutes. Une information à ne pas prendre toutefois au pied de la lettre: en fonction de l'usage que l'on a du smartphone, cette durée sera surévaluée ou sous-évaluée. Par exemple, si l'étiquette indique 20 heures d'autonomie mais que je joue ou regarde des vidéos, l'appareil tiendra bien moins longtemps.
Dans la partie inférieure de l'étiquette, on retrouve quatre autres informations chacune représentée par un pictogramme. Voici lesquelles, et comment les lire.
-La résistance aux chutes, notée de A à E: c'est une information qui ne figurait pas dans l'indice de durabilité voulu par la France. Et qui est pourtant bien utile au consommateur. Qui n'a jamais fait tomber son smartphone de sa poche, d'une table, ou directement de sa main par un geste non maîtrisé?
Les téléphones sont conçus pour résister à un certain nombre de petites chutes (1 mètre de hauteur) au cours de leur vie. Pour déterminer leur note, les fabricants ont soumis leurs appareils à des tests. Ceux notés A fonctionnent encore au bout de 270 chocs successifs. Tandis que les plus mauvais (E) cassent avant 45 impacts.
Le score de réparabilité, noté de A à E: vous devez changer une pièce de votre smartphone, comme sa batterie ou son écran? Ce score vous indiquera si cette réparation pourra être effectuée facilement ou non. Avec une note A, vous pourrez envisager de la faire vous-même. Avec une E, il faudra nécessairement voir un réparateur.
800 à 1.400 recharges avant endommagement
-La durabilité de la batterie: chaque téléphone est conçu pour résister à un certain nombre de cycles de recharge avant que sa batterie ne commence à s'endommager. Au bout du nombre de recharges indiqué sous le pictogremme, le téléphone se déchargera plus vite et sera moins performant. Ce qui peut rendre nécessaire le remplacement de la batterie.
Les téléphones les plus résistants continueront de bien fonctionner même après 1.400 cycles, alors que les moins bons auront déjà commencé à faiblir au bout de 800. À noter que si la batterie subit des dégradations (liées à des surchauffes par exemple), le nombre indiqué devra être revu à la baisse.
L'étanchéité: cet indice de protection (IP) se matérialise par deux chiffres qui se suivent. Le premier correspond à l'étanchéité aux solides. Il va en théorie de 1 à 6, mais en pratique il sera toujours d'au moins 5 puisque tous les smartphones doivent être protégés contre les corps solides supérieurs à 1mm (ce qui correspond à un IP de 4).
Le deuxième chiffre correspond à la protection contre l'intrusion d'eau, et va de 1 à 9. Il est celui à surveiller en priorité: avec un indice de 7 par exemple, votre téléphone résistera à une immersion temporaire jusqu'à un mètre de profondeur.
Inciter à réparer plutôt que changer
Cette nouvelle étiquette, ainsi que toutes les informations qu'elle comporte, doivent donc permettre au consommateur de choisir un téléphone qui tiendra le plus longtemps possible. Bon nombre de personnes changent trop rapidement d'appareil, ce qui est très questionnable sur le plan écologique. Un smartphone contient des terres rates, minerais dont l'extraction est énergivore.
L'Union européenne avec cette nouvelle étiquette souhaite d'ailleurs inciter à réparer son smartphone plutôt que de le changer. C'est dans ce sens que va l'indication du score de réparabilité au consommateur. Mais aussi l'obligation, imposée aux constructeurs via la directive Ecodesign, de rendre disponibles leurs pièces détachées.
Les fabricants doivent désormais être en mesure de fournir les pièces détachées essentielles de leurs appareils pendant au moins sept ans après la fin de commercialisation d'un modèle. Qu'est-ce que cela signifie?
Concrètement, si je possède un iPhone 13 et que je casse son écran. J'ai la garantie que je pourrai obtenir une pièce de rechange jusqu'en 2031. En effet, cet appareil d'Apple a été commercialisé sur son site de 2021 à 2024. Mais l'entreprise est tenue de proposer son écran pendant sept ans après cette date de fin de commercialisation.