Pâques: comment bien choisir ses chocolats en supermarché?

Les Kinder font partie des chocolats préférés - Robot Brainz - Flickr
Les produits les plus populaires ne sont pas forcément les meilleurs. Alors que les chocolats de Pâques envahissent les rayons des supermarchés depuis plusieurs semaines déjà, les retardataires se bousculent pour faire leurs derniers achats d’œufs, de lapins, de poules et de confiseries chocolatées en tout genre. En effet, malgré l’inflation et la hausse du prix du cacao, les Français restent attachés à la fête de Pâques. Près de 282 millions d’euros de chocolats ont été vendus à cette occasion l’année dernière.
Mais les consommateurs peuvent être perdus face à la quantité considérable de produits vendus par les supermarchés. À quels critères faut-il être attentif lorsqu'on achète ses chocolats? Les traditionnels œufs en chocolat sont-ils de bons produits? RMC Conso a interrogé Juliette Renodau diététicienne-nutritionniste.
La teneur en cacao est essentielle
En France, l’appellation "chocolat" est encadrée par le décret n°76-692 du 13 juillet 1976, selon lequel un produit se revendiquant "chocolat" doit avoir une teneur minimale en cacao. La proportion en cacao doit obligatoirement figurer sur les étiquettes.
"Il doit avoir une teneur en matière sèche de cacao supérieure à 35%, dont au moins 18% de beurre de cacao", explique le site du ministère de l’Économie. Avant d’aller plus loin dans votre lecture de l’étiquette, commencez par vous assurer que vous êtes face à un vrai chocolat et pas face à une "confiserie au chocolat".
Dans le cas où le produit passerait cette première étape, intéressez-vous ensuite au pourcentage de cacao présent dans l’article, et surtout à l’ordre de la liste d’ingrédients. "Les ingrédients sont affichés de façon décroissante, ce sont toujours les ingrédients les plus présents qui sont mentionnés en premiers", explique Juliette Renodau diététicienne-nutritionniste.
"Je conseille d’aller vers des chocolats qui ont le cacao pour premier ingrédient. Attention à ne pas confondre cette mention avec le 'beurre de cacao' qui n’est pas un très bon signe étant donné que c’est une matière grasse moins recommandée", ajoute la spécialiste.
La diététicienne invite également à se méfier des expressions comme "enrobé au chocolat". "Il faut se demander 'qu’est-ce qui compose l’intérieur de mon produit s’il est juste enrobé?'", avertit-elle.
De façon générale, le chocolat noir reste sans surprise le plus recommandé. "Il a des bienfaits au niveau de la santé puisqu’il contient plus de protéines, de fibres, de minéraux et d’antioxydants importants pour protéger nos cellules", avance la diététicienne. Mais ce produit n’est généralement pas très apprécié des enfants, notamment pour son amertume et son manque de sucre.
"Les œufs Kinder sont très chargés en sucre"
Ferrero, Milka, Kinder, Cémoi… La plupart des marques proposent des œufs en chocolat qui sont généralement particulièrement appréciés des plus jeunes. Cela s’explique notamment par leur concentration élevée en sucre, comme le pointe une enquête de 60 millions de consommateurs. Le magazine affirme que pour 100 grammes d’œufs, la quantité en sucre "varie en effet de 48,6 g pour Ferrero Rocher à 60 g pour Cémoi".
"En dégustant ces œufs de Pâques, vous avalez donc surtout du sucre, qui apparaît en première position sur les listes d’ingrédients. Cela n’a rien d’étonnant pour du chocolat au lait ! Si vous voulez y aller mollo sur le sucre, la meilleure option reste de se tourner vers du chocolat noir", affirme-t-il.
Juliette Renaudau pose le même constat, notamment sur les produits Kinder. "Ils sont très chargés en sucre et font pourtant parties des plus chers du marché en grande surface. C’est le produit sucré par excellence qui n’apporte aucune valeur nutritionnelle", prévient-elle.
Ne pas se fier aux arguments marketing
Si l’absence d’huile de palme reste un point positif, certains industriels s’en servent comme un véritable levier marketing pour inciter à l’achat.
"Certaines marques en jouent en insistant sur le fait qu’elles n’en utilisent pas, mais le consommateur doit garder en tête que ce n’est pas parce qu’il n'y a pas d’huile de palme que le produit est bon. C’est un argument marketing qui fait oublier tous les autres facteurs à prendre en compte", insiste la diététicienne.
En d’autres termes, pour choisir son chocolat de Pâques en supermarché, la liste d’ingrédients doit être l’unique boussole du consommateur. Mais attention tout de même à ne pas oublier la notion de plaisir qui reste intrinsèquement liée à cet événement
"Si on veut choisir un produit sucré pour une question de plaisir, comme des oeufs au chocolat au lait, on peut essayer de les manger sur plusieurs jours plutôt qu’en une fois parce que le corps aime l’équilibre. Il ne faut pas oublier que le chocolat est un aliment plaisir", conclut la spécialiste.