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Rentrée: l'assurance scolaire est-elle vraiment indispensable?

Des enfants dans une cour d'école en pleine canicule à Villeurbanne, le 27 juin 2019

Des enfants dans une cour d'école en pleine canicule à Villeurbanne, le 27 juin 2019 - ROMAIN LAFABREGUE / AFP

L'assurance scolaire que souscrivent généralement les parents pour leur(s) enfant(s) peut être optionnelle, mais elle devient obligatoire dès lors qu'il mange à la cantine. Cependant, d'autres assurances que vous avez peut-être déjà peuvent faire doublon: faites donc attention.

À l'approche de la rentrée des classes, c'est une dépense qui n'est pas si élevée en comparaison avec les courses de fournitures scolaires ou la cantine. Mais dont on se passerait bien tout de même: l'assurance scolaire.

Et en théorie on le pourrait tout à fait. Comme l'indique le site du gouvernement service-public.fr, "l'assurance scolaire est facultative pour les activités inscrites dans l’emploi du temps de votre enfant". Malgré tout, la très grande majorité des Français souscrit bel et bien ce type de contrat pour leur(s) enfant(s).

D'après une enquête sur les dépenses liées à la scolarité menée par la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) en 2023, 81% des familles bénéficiaires de l'ARS souscrivent une assurance scolaire. Laquelle leur coûte en moyenne 43 euros.

Votre enfant peut-être déjà couvert par d'autres contrats

Pourtant, le co-fondateur du comparateur d'assurances Assurland, Olivier Moustacakis, rappelle que l'assurance scolaire est facultative dans un cas de figure que beaucoup de parents ont tendance à oublier.

"Si vous avez déjà une assurance habitation et une garantie accident de la vie, votre enfant est déjà couvert et n'a pas besoin d'assurance scolaire", souligne-t-il.

En effet, un contrat d'assurance scolaire de base se compose essentiellement de deux garanties. D'abord la garantie responsabilité civile, qui couvre les dommages causés par l'enfant. Celle-ci est directement comprise dans votre contrat d'assurance habitation. Si votre enfant vit sous votre toit, alors il sera couvert sur ce point-là.

Ensuite, l'assurance scolaire comprend une garantie accident corporel qui couvre les dommages subis par l'enfant. Qu'ils aient été infligés par un tiers ou par lui-même. Cette garantie est généralement incluse dans un contrat d'assurance de type garantie des accidents de la vie ou GAV. Si vous en avez un, vérifiez si c'est le cas. Et si oui, vous n'aurez pas besoin d'assurance scolaire: celle-ci ferait doublon.

Il vous suffit donc d'obtenir une attestation auprès de l'assureur chez qui vous avez souscrit votre assurance habitation et votre GAV. Et d'envoyer cette attestation à l'établissement scolaire de l'enfant. Vous n'aurez alors pas besoin de débourser la dizaine d'euros que coûte par an une assurance scolaire de base.

Recommandée dans certains cas

Faute de couverture via l'assurance habitation, cette assurance scolaire de base est fortement recommandée. En effet, l'enfant doit obligatoirement être assuré s'il fréquente la cantine de son établissement. L'assurance est également indispensable pour toutes les activités extrascolaires ainsi que celles facultatives organisées par l'école: visite d'un musée, séjour linguistique, classes de découverte...

En revanche, pour les activités scolaires obligatoires, c'est-à-dire celles inscrites dans l'emploi du temps de l'enfant, l'assurance reste facultative. Par exemple pour une sortie à la piscine ou au gymnase sur les heures d'éducation physique et sportive (EPS), votre enfant sera couvert même sans assurance.

En résumé, même hors assurance habitation, vous pourriez vous passer d'assurance scolaire si votre enfant est externe et que vous ne voulez pas qu'il participe aux activités facultatives, ou extrascolaires. Mais rares sont les parents qui choisissent d'exclure leur(s) enfant(s) de ces activités pour une question d'assurance... En souscrire une est donc très vivement recommandé.

Une plus large couverture avec certains contrats

Si une assurance scolaire de base coûte une dizaine d'euros, pourquoi alors l'enquête de la Cnaf évoquait un prix moyen de 43 euros? Olivier Moustacakis explique que beaucoup de parents souscrivent des contrats "un peu plus haut de gamme", qui comportent davantage d'options.

Ces contrats-là peuvent monter jusqu'à 60 euros par an. Et couvrent votre enfant en cas de racket ou autres vols divers, si quelqu'un détériore ses affaires... Ou proposent un service d'assistance permettant à un enfant malade de poursuivre sa scolarité à domicile.

Une couverture plutôt intéressante au regard du prix de ces contrats. Si par exemple votre enfant travaille avec un ordinateur et qu'il se le fait voler, il vous sera remboursé moyennant une quarantaine d'euros de contrat d'assurance.

"Si ces contrats ne sont pas si chers, c'est parce que la sinistrabilité est relativement faible. Et c'est tant mieux pour nos chers bambins", synthétise le co-fondateur d'Assurland.

En définitive, vous pouvez vous passer d'assurance scolaire, en particulier si vous avez déjà les garanties de base dans vos autres contrats comme celui d'assurance habitation. Mais si vous souhaitez une plus large couverture, il peut être intéressant de se renseigner sur ce que propose chaque assureur.

Arthur Quentin