Grève des éboueurs à Marseille: "Le patron de Force ouvrière nous prend en otage" dénonce Kaouther Ben Mohamed

A Marseille, la troisième grève des éboueurs en seulement quatre mois ne passe plus. Les ordures, qui ne sont plus ramassées depuis le 18 janvier, attirent des sangliers en pleine rue et de nombreux déchets plastiques s'envolent vers la mer. Les marins-pompiers ont alerté la municipalité: des dizaines de feux de poubelles ont été recensés ce weekend.
Les habitants eux, sont excédés. Samedi, des dizaines de Marseillais se sont donné rendez-vous devant le siège marseillais de Force ouvrière, le syndicat majoritaire parmi les éboueurs, pour y déposer leur poubelle avant plusieurs échanges tendus avec les syndicalistes.
"Ce n’est pas les éboueurs qui sont responsables, c’est Patrick Rué, le patron de FO qui fait la pluie et le beau temps comme bon lui semble. C’est le premier maire de Marseille et il commence à faire ch... les Marseillais ! Il nous prend en otage", tacle ce mardi sur le plateau des "Grandes Gueules" Kaouther Ben Mohamed, la présidente de l'association "Marseille en colère".
"Quand tu as un conflit avec la métropole, tu prends toutes les poubelles et tu les déverses devant le siège de la métropole ou devant chez Martine Vassal, parce qu’on a deux millions de rats dans le centre-ville pour 900.000 habitants. Et le problème sera réglé en deux temps, trois mouvements. Sauf qu’encore une fois, les Marseillais sont pris en otage", ajoute-t-elle très remontée.
"Les politiques comme Benoît Payan sont là pour faire de la démagogie"
Face à l'ampleur du mouvement, le maire de la ville Benoît Payan, dont la collecte des ordures n'est pas la compétence, a décidé de faire appel à des entreprises privées pour procéder au ramassage des poubelles, alors que près de 3.000 tonnes de déchets s'accumulent dans les rues.
Une opération de communication pour Kaouther Ben Mohamed. "Les politiques comme Benoît Payan sont là pour faire de la démagogie. Ce n’est pas de sa compétence mais il aurait pu se poser en médiateur, parler avec Patrick Rué et essayer de trouver une solution pour les Marseillais", ajoute-t-elle.
Ce week-end, le tribunal administratif a ordonné de "libérer sans délai" les centres de transfert et des garages où sont entreposés les camions à benne. Sébastien Barles, l'adjoint au maire de Marseille, demande à la préfecture de faire appel à l'armée, déjà réquisitionnée en 1999 et 2010 lors de précédents conflits entre éboueurs et municipalité.
>> A LIRE AUSSI - Grève des éboueurs à Marseille: les restaurateurs en ont "ras-le-bol"