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Lunettes "masques": comment expliquer le succès de cet accessoire?

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Depuis quelques étés, les lunettes "masques" apparaissent sur de plus en plus de visages. Est-ce une vraie tendance? Et pourquoi un tel engouement? RMC Conso vous répond.

Dès qu'il y a quelques rayons de soleil, vous les apercevez peut-être sur de plus en plus de visages. Il s'agit des lunettes "masques" ou "mouches", initialement utilisées par les cyclistes, mais qui sont désormais portées par le grand public au quotidien. Et la tendance est bien réelle.

"Nous avons commencé à la remarquer il y a 2 ou 3 ans et chaque année, elle s'amplifie. C'est la progression la plus importante parmi tous nos produits avec une hausse de 40% de leurs ventes", constate auprès de RMC Conso Marianne Iriart, responsable des lunettes au sein du magasin Au Vieux Campeur.

Même son de cloche du côté de l'enseigne Ekosport où les ventes ont doublé depuis 2022. Les opticiens n'ont, eux non plus, pas échappé à cette tendance.

"Sur dix paires, on doit vendre quatre paires aujourd'hui de ces modèles contre une sur cinquante il y a dix ans", assure Louise, une opticienne au micro de BFM Marseille Provence.

Mais comment expliquer un tel engouement autour de ces lunettes? RMC Conso analyse cette tendance à l'aide d'experts.

"De véritables accessoires de mode"

À l'origine, ces lunettes, appelées mono-verre, sont destinées à la pratique du vélo. En effet, elles permettent "d'augmenter le champ de vision, ce qui est très utile pour être plus réactif avec la vitesse", indique Marianne Iriart.

Mais pas que. Côté sportifs, ces modèles peuvent être portés dans plusieurs disciplines. "Les pratiques comme le trail, le gravel, le VTT, ou le ski nordique se sont intensifiées ces dernières années. Les utilisateurs recherchent des équipements polyvalents, adaptés à différents sports, ce qui correspond bien aux lunettes masques", nous explique Mathieu Marletaz, responsable de l'outdoor chez Ekosport.

Cependant, ce produit a récemment connu "une évolution plus large des usages et des codes esthétiques", pointe-t-il. Ce changement a notamment été porté par des rappeurs comme Jul ou SCH, des sportifs célèbres ou encore des influenceurs.

"Ces modèles ne sont plus seulement perçus comme des équipements sportifs et techniques, mais deviennent aussi de véritables accessoires de mode à part entière, portés au quotidien pour leur look distinctif. La frontière entre équipement et tendance lifestyle s’efface complètement. Cette logique 'tout-en-un' reflète le mode de vie actif d’une grande partie de la population", analyse Mathieu Marletaz.

Autre élément d'explication de ce succès: la demande grandissante de confort. "Au quotidien, les consommateurs portent de plus en plus de produits dans lesquels ils se sentent à l'aise et pas forcément pour faire du sport, comme les baskets. Les lunettes masques s'inscrivent parfaitement dans cette tendance d'une mode décontractée", poursuit la responsable lunettes du Vieux Campeur.

Tous les publics et à tous les prix

La force de ces lunettes, c'est aussi qu'elles s'adressent à tous les publics. "Ces produits sont très pratiques pour les enfants parce qu'ils sont plus couvrants et protègent donc mieux leurs visages", souligne le responsable de l'outdoor d'Ekosport.

Ce sont des produits unisexes qui séduisent les femmes, comme les hommes, malgré des couleurs plutôt flashy.

"Les couleurs pastel, comme le rose, fonctionnent le mieux et même auprès des hommes. C'est vraiment un effet de look, avec une volonté de porter plus de couleurs", avance Marianne Iriart.

Côté budget, là encore, il y en a pour tout le monde. Les géants de la fast-fashion en proposent en ligne pour quelques euros seulement.

Si vous souhaitez investir dans un produit plus qualitatif et plus durable, vous pouvez vous tourner vers des marques telles que Julbo (modèle Fury) ou Oakley (modèle Sutro) vendues entre une cinquantaine et une centaine d'euros.

Et même les marques de luxe ont saisi cette opportunité. Le design des lunettes a notamment été repris par Gucci, Prada ou encore Isabelle Marant, avec des prix pouvant aller jusqu'à 350 euros.

Marianne Iriart évoque "un phénomène de mode" autour de ces lunettes masques. Mais sera-t-il durable? D'après elle, il est possible que cette tendance s'essouffle, puis se relance comme il y a quelques années.

"Cette tendance fait le lien avec les looks des années 2000, les coupes mulets, les chemisettes et les pantacourts. C'est tout ça qui revient", déclare au micro de BFM Marseille Provence Jocelyn Meire, président de Mode in Sud, le syndicat des entreprises de Mode en région Sud.

Emma Forton