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Législatives: 5 produits du quotidien sur lesquels le scrutin pourrait avoir un impact

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Les élections législatives des 30 juin et 7 juillet auront des conséquences sur notre pouvoir d'achat et notre consommation. RMC Conso passe au crible cinq produits du quotidien qui pourraient être directement concernés par les mesures proposées par les différents partis.

La campagne législative bat son plein. Les trois principaux blocs politiques ont dévoilé au fil des derniers jours un ensemble de promesses faites aux Français pour améliorer leur quotidien. Parmi elles, certaines auront un impact direct sur notre consommation. RMC Conso a épluché les programmes pour vous et met en lumière cinq produits concernés par des propositions des différents partis.

1- La confiture

L'alimentation est une problématique majeure du pouvoir d'achat, alors elle est évidemment au cœur de tous les programmes. Elle recoupe plusieurs thèmes: les prix, la production française, la rémunération de ceux qui permettent cette production.

La confiture pourrait par exemple être touchée par une évolution de la rémunération des agriculteurs, préoccupation pour les trois blocs politique: Ensemble, le parti présidentiel, et le Nouveau front populaire, l'alliance de la gauche, souhaitent instaurer un prix plancher pour les agriculteurs, c'est-à-dire un prix minimum garanti pour l'achat des matières premières (pour la confiture, tout simplement les fruits et le sucre).

Le Rassemblement national ne reprend pas l'idée de prix plancher mais assure souhaiter "garantir des prix rémunérateurs".

Concernant le prix du pot de confiture, il pourrait être modifié par le blocage des prix des produits de première nécessité.

Interrogée par une auditrice sur RTL sur la liste des produits qui seraient concernés par cette mesure, Aurélie Trouvé, candidate NFP de la 9ème circonscription de Seine-Saint-Denis, a répondu que la liste n'était pas encore arrêtée mais que "la confiture est tout à fait le genre de produits qui pourrait en faire partie".

Côté Rassemblement national, il est proposé de supprimer la TVA sur les produits de première nécessité "en cas de forte inflation". Une mesure qui aurait aussi vocation à faire baisser les prix, même si, dans pareil cas, les distributeurs seraient libres de répercuter ou pas cette baisse de TVA sur les tarifs en rayon.

Autre point, l'étiquetage sur l'origine des ingrédients: objet de vifs débats ces derniers mois, il est préconisé à gauche. L'alliance souhaite même le rendre obligatoire. Le Rassemblement national veut le "généraliser". Quant au programme d'Ensemble, il n'en fait pas mention. Mais le parti présidentiel est à l'origine du label Origine-info, un étiquetage facultatif sur l'origine des ingrédients des produits alimentaires censé entrer en vigueur cet été.

Et si notre confiture venait de l'étranger? Alors elle pourrait voir son prix évoluer à la hausse via une taxe kilométrique sur les produits importés que souhaite le Nouveau front populaire.

2- Le stylo

Le stylo, en tant que fourniture scolaire, est aussi concerné par plusieurs propositions des différents camps politiques. Le Premier ministre Gabriel Attal propose des achats groupés dont les prix seront négociés directement entre l’État et les fournisseurs, pour permettre une baisse de prix de 15%.

Le NFP veut aller jusqu’à la gratuité de ces fournitures. Le programme du RN ne mentionne pas la papeterie scolaire. En revanche, dans la catégorie des fournitures, il entend rendre l'uniforme obligatoire, sans préciser qui devra en payer le coût.

À ce sujet, le gouvernement souhaite lancer une expérimentation dans les collectivités volontaires à la rentrée 2024, avec un uniforme dont le prix (200 euros) est entièrement pris en charge par l'État. Mais il peine à trouver des candidats.

3- La serviette hygiénique

La serviette hygiénique, en tant que protection menstruelle, est visée par une proposition de l'alliance de gauche: elle prévoit la prise en charge complète de ces protections par la Sécurité sociale.

Une mesure mise en place par le gouvernement actuel, mais uniquement pour les moins de 26 ans et les bénéficiaires de la Complémentaire santé solidaire (octroyée sous conditions de ressources). Dans son programme, la gauche souhaite universaliser cette prise en charge.

4- La spatule

La spatule est elle aussi visée par une proposition de l'alliance de gauche, qui souhaite revoir la proposition de loi sur les PFAS qui aurait dû être adoptée définitivement avant la fin de l'année si la dissolution n'avait pas mis à l'arrêt tous les travaux parlementaires.

Cette proposition de loi a en effet pour objet l'interdiction des polluants éternels dans un ensemble de produits, mais les ustensiles de cuisine ont été exclus du champ de la loi, après une manifestation des salariés de Seb. Or la gauche souhaite bannir les PFAS y compris des ustensiles de cuisine.

5- Les lunettes

Le parti présidentiel souhaite permettre aux opticiens d'adapter la correction des verres de lunettes sans avoir à renvoyer leurs clients chez l’ophtalmologue. Objectif: libérer des rendez-vous médicaux, en autorisant la réalisation d'actes jusque-là réservée aux seuls médecins, à des professions paramédicales.

En réalité, cette mesure existe déjà: elle a non seulement été annoncée dans une conférence de presse de Gabriel Attal en avril, mais elle a en plus déjà fait l'objet d'une convention passée avec l'Assurance maladie à l'été 2022 et inscrite dans la loi en mai 2023, sous réserve d’un accord écrit du médecin prescripteur.

Ensemble souhaite peut-être simplifier davantage cette mesure, mais le programme du parti n'apporte pas plus de précisions à ce sujet.

Charlotte Méritan