Teneur en fruit, taux de sucre, pesticides... Comment bien choisir sa confiture?

Un produit très apprécié. La confiture fait partie des garnitures préférées de 69% des Français, selon un sondage Odoxa publié en mars dernier. Chaque foyer en consomme près de 4 kilos par an. Et si les consommateurs préfèrent particulièrement les confitures de fraises et d’abricots, les rayons regorgent de goûts différents.
Mais au-delà du parfum, la teneur en fruits, en sucre, en conservateurs et en pesticides varie aussi d’un produit à l’autre. RMC Conso fait le point pour vous guider dans votre recherche de la meilleure confiture.
Différencier confiture, marmelade et gelée
D’un point de vue préparation, la confiture s’obtient par la cuisson de fruits frais, de purée de fruits ou de pulpe de fruits avec du sucre. Ce terme est par ailleurs encadré par le décret du 14 août 1985, qui impose l’utilisation d’au moins 35 grammes de fruits pour 100 grammes de produit fini. Le texte prévoit quelques exceptions pour les confitures de fruits acides, comme le fruit de la passion ou la groseille.
Mais ça n’est pas tout, puisque le produit doit également être composé de 55% de sucre pour pouvoir être qualifié de confiture. En-dessous de cette teneur, on parle de confiture "allégée" ou de "préparation de fruits".
La "marmelade", mélange de fruits qui contient des morceaux, est quant à elle fabriquée à base d’agrumes, comme l’orange, le citron ou le pamplemousse. Elle contient non seulement plus de sucre que la confiture, mais aussi moins de fruit: 20 grammes pour 100 grammes de produit.
Il est aussi important de distinguer la confiture de la gelée. Même si cette dernière est fabriquée à partir du même principe que la confiture, elle contient du jus de fruit à la place de la pulpe ou de la purée de fruit.
Vérifier la quantité de fruits et de sucre
Analyser l'étiquette de sa confiture avant de passer à la caisse est fortement recommandé par Alexandra Murcier, diététicienne. "Plus la liste est courte et mieux c’est", nous explique t-elle, avant de rappeler qu’une confiture doit essentiellement "être composée de fruits et de sucre".
"Le mieux est de se diriger vers une confiture avec le plut haut pourcentage de fruits. Par exemple, sur la confiture abricot intense de Bonne Maman, on est à 64 grammes de fruits sur 100 grammes de produit fini, c’est plutôt pas mal", analyse-t-elle.
En effet, plus une confiture contient de fruits et moins elle contient de sucre, "c’est mathématique", insiste la spécialiste. Si le produit n’affiche pas le pourcentage exact de sucre et de fruits, rappelez-vous que, sur les étiquettes, les ingrédients sont toujours affichés du plus concentré au moins concentré.
"Si l’étiquette de votre confiture affiche du sucre en premier ingrédient, ça veut dire qu’il y a plus de sucre que de fruits, c’est à éviter", avance Alexandra Murcier.
Ces produits peuvent aussi contenir "du jus de citron ou de l'acide ascorbique pour la conservation, et de la pectine pour gélifier", indique-t-elle, avant d'ajouter que ce sont des ingrédients "fréquents" et non dangereux.
Éviter les "faux sucres"
Pour compenser l’allègement en sucre, certains industriels ajoutent des édulcorants, comme l’aspartame ou l’acésulfame K. Même si l’allègement en sucre peut sembler être une bonne idée, les confitures à base d’un de ces substituts ne sont pas recommandées pour la santé, selon la diététicienne.
"Sur le long terme et surtout s’ils sont consommés en grande quantité, les édulcorants peuvent avoir des effets négatifs sur la santé. Ils peuvent notamment être en lien avec la survenue de cancers, de problèmes de fertilité, de problèmes digestifs, etc", énumère la spécialiste de l’alimentation.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) fait également état d’effets "indésirables potentiels" en cas d'utilisation à "long terme" des édulcorants de synthèse, "tels qu’un risque accru de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires", comme le rapporte le site des Nations Unies. L’OMS a même classé l’aspartame parmi les substances potentiellement cancérigènes en juillet dernier.
Se tourner vers les confitures bio
Les confitures ne sont pas épargnées par la présence de pesticides. C’est en tout cas ce qu’a révélé une enquête menée sur 40 références de confitures par 60 millions de consommateurs en avril 2023. En tout, "15 molécules différentes d’insecticides et de fongicides" ont été retrouvées dans 22 des pots étudiés.
Globalement, ce sont les confitures d’abricots qui sont les plus contaminées par les pesticides. Il y a notamment le pot de la marque distributeur Auchan La gourmande, la Confipote 65% de fruits, la Gerblé sans sucres ajoutés, la marque distributeur Intermarché Paquito, ainsi que la confiture allégée de la marque distributeur Cora. En ce qui concerne les confitures à base de fraises, c’est le pot de la marque Reflets de France commercialisé par Carrefour qui a montré la plus forte contamination.
Pour éviter cette exposition aux pesticides, Alexandra Murcier recommande aux consommateurs de privilégier les confitures à base de fruits bio. "C’est une façon de limiter le risque d’exposition", affirme-t-elle. En effet, aucune trace de pesticides n’a été retrouvée dans les pots de confitures bio analysées dans le cadre de l’enquête de 60 millions de consommateurs.
S’il existe de très bonnes confitures qui allient une bonne concentration en fruits, une dose en sucre raisonnable et l'absence de pesticides, le mieux reste tout de même de faire sa confiture soi-même. "Ça permet non seulement de doser le ratio fruit/sucre, mais ça nous permet aussi d’éviter les pesticides en utilisant des fruits bio", encourage la diététicienne.