Les Français renoncent de plus en plus aux produits d'hygiène

Avec l'inflation, un Français sur trois se prive désormais de dentifrice, savon ou protections menstruelles pour des raisons financières.

Dentifrice, savon, protections menstruelles... Avec l'inflation, un Français sur trois se prive désormais de ces produits hygiéniques pour des raisons financières. Cette conclusion alarmante est issue d'un sondage Ifop commandé par l'association Dons solidaires.

"Les Français sont en moyenne deux fois plus nombreux qu'en 2021 à contrôler leur consommation de papier toilette, à espacer les lavages pour réduire l'utilisation de shampoings, à se laver le corps sans savon ou les dents sans dentifrice", alerte sa déléguée générale Dominique Besançon.

Selon l'UFC Que Choisir, les prix de ces produits ont bondi de 16%. Face à cette hausse, Mauricette, avec sa retraite de 900 euros par mois, a dû rapidement changer ses habitudes.

"Je n'ai rien en pêché mignon. Je n'attribue plus de budget hygiène, mis à part les protections intimes. C'est une grosse marche arrière", témoigne-t-elle au micro de RMC.

Mauricette compte donc sur les promotions pour tenir le coup. Son astuce : se rendre dans ce qu'elle appelle les "petits coins" dans les supermarchés, les rayons à prix cassés. Mais ces super-promotions pourraient prochainement être limitées.

4,7 millions de dons en 2022

Une loi votée mardi dernier va en effet limiter à 34% les promotions, notamment sur les produits d’hygiène, comme cela est déjà le cas pour les produits alimentaires depuis la loi Egalim. Objectif : protéger les industriels qui supporteraient le coût des promotions imposées par la grande distribution. L'entrée en vigueur est prévue au 1er mars 2024.

Dans ce contexte, Dominique Besançon estime que les dons sont primordiaux. "C'est l'axe sur lequel nous invitons à agir. Nous avons pu collecter 4,7 millions de produits en 2022, pour les redistribuer à 800.000 personnes en difficultés", affirme la déléguée générale.

L'association lance un appel aux grandes entreprises et aux industriels afin d'éviter des conséquences sanitaires désastreuses.

Marguerite Dumont avec Lucie Beaugé