Vacances de dernière minute: les conseils d'experts pour trouver les meilleurs prix
Des vacanciers en train de lézarder sur une plage. (Photo d'illustration) - Flickr - CC Commons - Miguel Discart
Alors qu'une atmosphère de rentrée s'installe partout en France, certains font au contraire le choix de privilégier la fin du mois d'août et le mois de septembre pour partir en vacances. Et parmi ces vacanciers de la fin d'été, il y a ceux qui réservent à la dernière minute, 15 jours avant le départ, voire une semaine avant ou... la veille.
Une pratique de plus en plus répandue: selon des données d'eDreams relayées par le média spécialisé Tour Hebdo en 2023, 43% des voyageurs réservent leurs vacances dans les 15 jours qui précèdent leur départ.
Mais est-ce vraiment un bon plan financier? RMC Conso a posé la question à deux experts du tourisme, Philippe Sangouard, directeur de Jet Tours, et Cécile Revol, directrice générale de Sunweb France.
Un bon plan pour les plus flexibles
"Tout dépend de ce qu'on recherche, il ne faut pas être trop exigeant ou avoir une idée fixe de ce qu'on veut," répond Cécile Revol.
"Cela peut être un bon plan si on n'est pas fixé sur une destination, parce que forcément, sur les destinations très prisées, les clients ont anticipé," confirme Philippe Sangouard. Le maître-mot du voyageur de dernière minute est donc la flexibilité selon ces deux experts.
Pour trouver les meilleures offres, mieux vaut être prêt à partir sur une période moins recherchée: la quête d'un séjour à la dernière minute au début du mois d'août est peine perdue, tandis que la dernière semaine avant la rentrée, voire celle d'après pour ceux qui n'ont pas d'enfants, peuvent présenter de réelles opportunités.
D'ailleurs, les destinations prisées mais pour lesquelles l'offre touristique est tellement abondante que le taux de remplissage est rarement de 100%, proposent très fréquemment des remises de dernière minute.
Espagne, Tunisie, Grèce...
Chez Jet Tours comme chez Sunweb, les séjours les plus intéressants en termes de prix en ce moment sont en Espagne, en Tunisie ou en Grèce, bien que ces destinations fassent toutes trois partie du top 10 des pays les plus visités l'été par les Français.
"Septembre est évidemment moins rempli que juillet et on a encore beaucoup d'offres disponibles, des packages "all inclusive" à destination du bassin méditerranéen, car tout n'est jamais complet à 100%," abonde la directrice générale de Sunweb France qui souligne par ailleurs que les Français ne s'y trompent pas:
"Pour des questions de climat et des raisons budgétaires, on a de plus en plus de clients qui font le choix de septembre pour partir et on voit moins le pic 15 juillet - 15 août qu'on connaissait avant. Les départs se lissent de plus en plus sur toute l'année." Un constat fait aussi par Philippe Sangouard.
Et pour encourager ces départs de fin d'été, tous les voyagistes affichent en ce moment sur leurs sites internet diverses promotions de dernière minute: "-200 euros sur tous les voyages" chez Sunweb, "ventes flash" chez Fram, "dernier appel de l'été" chez Lastminute...
Partir de Bruxelles plutôt que de Paris
En France aussi, campings et hôtels cherchent à maximiser leur taux d'occupation malgré la rentrée. Le spécialiste du camping Homair propose par exemple -30% sur certains séjours. Les "Villages Clubs du soleil", qui possèdent 17 établissements en bord de mer et à la montagne, affiche des remises du même ordre.
Mais pour bénéficier des tarifs les plus intéressants, il ne suffit pas de se laisser appâter par ces publicités. Les secrets pour un voyage au meilleur prix? "Être flexible sur la ville de départ et comparer les prix en fonction de celle-ci: c'est souvent moins cher de partir de Bruxelles que de Paris," nous glisse Philippe Sangouard. Un vol en semaine sera par ailleurs quasi systématiquement moins cher qu'un vol le week-end.
Autre astuce, "être attentif au contexte ambiant: s'il y a une grève annoncée, il y aura probablement des prix cassés autour de la date en question." À réserver aux plus téméraires, prêts à se confronter aux perturbations possibles...
Mais c'est aussi l'avantage d'une réservation de dernière minute: pouvoir observer la situation politique d'un pays et déterminer au dernier moment s'il est possible de s'y rendre en toute sécurité. "Pour un pays comme la Turquie, proche géographiquement d'autres pays à la situation très instable, un grand nombre de réservations se sont faites à la dernière minute cette année," explique Philippe Sangouard.
Car dans un monde incertain, aussi bien sur le plan climatique que politique et géopolitique, anticiper un voyage devient de plus en plus compliqué. S'y prendre à la dernière minute permet d'éviter une annulation, et au passage, le besoin de souscrire une assurance annulation... Encore quelques économies de réalisées.
30 à 60% d'économies
À l'arrivée, réserver un séjour à la dernière minute permettrait de faire "jusqu'à 30% d'économies", selon Philippe Sangouard. Quant à la période fin août/début septembre, elle offre des séjours moins chers "de 30 à 60% par rapport à un séjour pris à la dernière minute en plein cœur de l'été," assure Cécile Revol.
Attention néanmoins aux offres trop alléchantes qui peuvent dissimuler des arnaques: "un séjour à prix complètement cassé, c'est un séjour dont le prix de départ était beaucoup trop élevé et sur lequel personne n'a réservé," indique le directeur de Jet Tours.
Le principal facteur dont dépend la remise sur un séjour de dernière minute est "le taux de remplissage aérien", affirment les deux experts. C'est effectivement la partie du séjour dont le prix est le plus volatil, et lorsque les voyagistes ont pris des engagements auprès des compagnies aériennes sur un certain volume de vols (ce qui leur permet aussi d'avoir un tarif attractif), ils peuvent faire des promotions pour écouler les stocks restants à quelques jours du départ.
Quant à ceux qui préfèrent des vacances de dernière minute dans l'Hexagone, la meilleure solution reste encore de tenter un coup de fil à l'hôtelier, ou au camping: s'il reste de la place, le prix peut se négocier en fin d'été. Il peut être intéressant pour lui de vendre quelques nuités supplémentaires si l'établissement n'est pas plein. À condition de ne pas abuser non plus... à vous de trouver la bonne mesure.
Et si vous êtes gêné de réclamer une ristourne, pensez au fait que partir fin août/début septembre permet aussi de participer à la bonne santé économique du secteur du tourisme en luttant contre la tendance à la saisonnalité: il est plus durable pour un hôtel de rester ouvert toute l'année qu'uniquement en juillet et août.