Parfum, chocolat, alcool... Est-ce que ça vaut le coup d'acheter en duty free?

Duty free, image d'illustration. - Odd ANDERSEN
Des enseignes qui font de l'œil. Les magasins duty free, qui existent depuis près de 80 ans, sont un passage obligé pour la plupart des passagers qui voyagent en avion hors de l'Europe. Les vacanciers qui se déplacent dans l'espace européen n'y ont pas accès. Mais les territoires comme Andorre et les Îles Canaries sont des exceptions, car ils ne font pas partie de l'union douanière de l'Union européenne (UE).
Parfum, alcool, chocolat, jouets et même bagagerie… On peut tout acheter dans ces duty free, pourvu simplement qu’on en ait les moyens. Pour cause, les prix pratiqués par ces enseignes ne sont pas aussi intéressants que ce que l'on croit.
Des articles en théorie 20% moins chers
Si les boutiques présentes dans les aéroports ont la réputation d’être moins chères que les autres, c’est essentiellement parce qu’elles ne sont pas soumises à la TVA. Cette taxe gouvernementale, fixée à 20% "pour la majorité des ventes de biens et des prestations de services", comme le précise le ministère de l’Économie, ne concerne pas les magasins d’aéroports, car ce sont des zones internationales.
C’est cette particularité qui a donné le nom de "duty free", soit "libre de taxes", à ces enseignes. Chocolats, parfums, maquillage, alcool… En théorie, tous les produits proposés à la vente dans ces enseignes devraient par conséquent être vendus à des prix plus abordables que dans les points de vente classiques, mais la pratique est bien différente.
Une marge qui gonfle pour assurer le prix du loyer
Le comparateur Skyscanner et la plateforme Liligo se sont penchés sur les prix pratiqués en duty free. Leurs constats sont clairs: les tarifs sont souvent "bien plus chers" que dans les magasins classiques.
"Les boutiques duty free ont tendance à appliquer des prix hors taxes plus élevés que dans les supermarchés afin de compenser le loyer de leur local, souvent très élevé dans les aéroports", explique Liligo.
La localisation de l’aéroport et le prix du loyer réglé par la boutique jouent un rôle déterminant dans les prix pratiqués. Par ailleurs, certains magasins, surtout ceux en "situation de monopole", comme le précise Skyscanner, profitent de "l’absence de taxe pour augmenter" leurs marges commerciales.
Des prix jusqu’à 40% plus élevés qu’en magasin
L’enquête du comparateur de vol évoque des tarifs qui "fluctuent et qui peuvent doubler d’un duty free à un autre".
Dans le détail, on apprend que les prix des spiritueux peuvent être 25 à 30 % moins élevés dans les supermarchés que dans les boutiques duty free. Pire encore pour les sucreries, comme les Toblerone ou les Ferrero Rocher, qui sont vendues en moyenne 40 % plus chères dans les magasins d’aéroport.
Au contraire, acheter des parfums en duty free, peut être une bonne affaire. Une autre enquête menée par Liligo corrobore ce constat et mentionne des tarifs entre "10 à 30% moins chers que dans les parfumeries traditionnelles". Les cartouches de cigarettes sont également concernées.
Comparer au cas par cas
Les magasins duty free ne sont pas systématiquement plus chers ou moins chers. Tout dépend en réalité du produit convoité. Voici quelques éléments à avoir en tête avant de passer à la caisse.
- Évitez les achats impulsifs
Établissez une liste de ce que vous voulez acheter à l'avance et tenez-vous-y pour éviter les achats impulsifs. Pensez aussi à acheter de quoi grignoter à l'extérieur de l’aéroport pour éviter de payer plus de 11 euros la barre de Toblerone.
- Analysez les prix
Vérifiez en ligne les prix pratiqués dans les enseignes classiques et faites une comparaison avec les tarifs duty free avant tout achat.
- Ne dépassez pas la limite autorisée
Les personnes qui entrent sur le territoire français n’ont pas le droit d’apporter des équipements high-tech achetés en duty free dont la valeur dépasse 430 euros. Les quantités de cigarettes, de parfums, de thé et d’alcool sont quant à elles illimitées.