Aux origines de la TVA, la taxe sur la valeur ajoutée, qui fête ses 70 ans

Il y a 70 ans, jour pour jour, le 10 avril 1954, était publiée la loi instaurant la taxe sur la valeur ajoutée, la TVA. Un impôt élaboré par un haut fonctionnaire français, Maurice Lauré.
À l’époque, il y a plusieurs impôts qui font l’objet de beaucoup de critiques, notamment parce qu’ils taxent plusieurs fois les mêmes produits au cours des processus de fabrication. Par exemple, un boulon est taxé quand l’usine qui le fabrique le vend au producteur de boîtes de vitesse, puis re-taxé quand la boîte de vitesse est vendue au constructeur auto, puis encore une fois quand la voiture est vendue au concessionnaire.
La grande révolution avec la TVA, c’est qu’on ne taxe que la valeur ajoutée créée à chaque étape. Le boulon n’est donc plus taxé qu’une fois.
Ça fait moins de taxes, des prix plus bas, mais des taxes payées absolument par tout le monde puisqu’à partir de 1968, c’est le consommateur qui l’acquitte sur tous les biens et services. Bref l’impôt "parfait" qui va se généraliser dans les années 1960 à tous les secteurs de l’économie, et rapidement séduire le monde entier.
La TVA, un impôt d'avenir?
Et la TVA représente aujourd’hui la principale source de recettes de l’Etat. C’est presque la moitié des recettes fiscales de l’État et le double de l’impôt sur le revenu, soit un peu plus de 200 milliards d’euros.
Il y a eu selon les époques entre trois et cinq taux de TVA, avec un taux normal qui a varié entre 16,7 et 20,6%, et qui est aujourd’hui à 20%.
Et ça reste un impôt d’avenir puisqu'une des propositions de Bruno Le Maire dans son dernier livre pour redonner du pouvoir d’achat aux Français, c’est en transférant les cotisations sociales vers la TVA. Et si un impôt doit augmenter pour réduire les déficits publics, ce sera sans doute celui-là.