Pénurie de médicaments: que faire si mon traitement est concerné?

Les pharmacies françaises font face à une pénurie de médicaments. - Mychèle Daniau - AFP
Antibiotiques pédiatriques, paracétamols, corticoïdes, comme l'hiver dernier, les médicaments manquent dans nos pharmacies en cette fin d’année.
Courant novembre, l’ancien ministre de la Santé Aurélien Rousseau a appelé la filière du médicament à “plus de solidarité” pour mieux répartir la distribution d’antibiotiques et ainsi en garantir l’accès durant l’hiver.
Quels médicaments manquent le plus?
Les versions pédiatriques sont parmi celles qui manquent le plus à l'appel. L'Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM) assure que des médicaments sont en cours d'acheminement. Les enfants et les malades chroniques sont les publics les plus susceptibles d'être touchés par cette pénurie hivernale.
En rayon, les formes pédiatriques d’amoxicilline et des médicaments pour l’asthme viennent le plus à manquer. Aussi, l'acide clavulanique, souvent associé à l'amoxicilline, manque chez les grossistes-répartiteurs, qui ne sont pas livrés par les industriels.
Ne pas se fier aux réseaux parallèles
Dans un cas de rupture d'approvisionnement de votre médicament, seuls les pharmaciens sont des interlocuteurs de confiance et connaissent les quantités de stocks disponibles. Ces derniers sont habilités à indiquer des points de ventes où trouver les médicaments manquants le cas échéant. Que le traitement manquant soit pour vous ou votre enfant, il ne faut jamais se tourner les réseaux parallèles.
"Des filières de ventes en ligne sur Facebook ou encore Le Bon Coin pullulent. Ces ventes représentent tous les dangers possibles pour les patients en tensions (asthmatiques, cardiaques…). Il ne faut pas passer par des circuits parallèles, quels qu’ils soient”, avertit Catherine Simonin, membre du bureau de France Assos Santé.
La vente à l'unité autorisée
Depuis le début de la saison hivernale et la hausse constatée des manques, diveres pratiques voient le jour lorsqu'il s'agit de vente de médicaments. "Les pharmacies commencent à faire des distributions à l’unité, il est permis de diviser les blisters des médicaments, pourvu qu'ils soient accompagnés d’une notice. En revanche, les flacons de sirop doivent être vendus entier", observe Catherine Simonin.
Lorsque les médicaments manquent, certaines officines sont autorisées pour produire des préparations magistrales pour fournir d'autres pharmacies.
Respecter son ordonnance
Bien qu'une répartition plus juste soit mise en place avec des effets progressifs sur les stocks, de bons comportements doivent perdurer chez les patients. "Il ne faut pas mettre la pression à son médecin ni à son pharmacien pour avoir de l'amoxicilline, prévient Catherine Simonin. Une utilisation abusive d’antibiotiques privera les patients qui en ont le plus besoin, les mettant en danger".
En novembre dernier, "l’ensemble des acteurs de la chaîne pharmaceutique (industriels, dépositaires, grossistes-répartiteurs, pharmaciens d’officine et hospitaliers)" ont signé une charte, à la demande du gouvernement, s'engageant "à une répartition équitable des stocks de médicaments".