Covid, grippe, pneumopathies... Face à la montée des chiffres, faudrait-il remettre le masque?

C'est la saison des maladies respiratoires. Covid, syndromes grippaux, bronchiolites, pneumopathies... Les chiffres sont à la hausse sur tous les indicateurs, comme le confirme le bulletin national d'information de Santé publique France, publié de façon hebdomadaire avec les données des interventions de SOS Médecins: +28% pour le Covid, +32% pour les syndromes grippaux, +23% pour les pneumopathies.
La semaine dernière, l'activité liée au Covid-19 était "en légère augmentation en médecine de ville et à l'hôpital, notamment chez les 65 ans et plus". Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine), rappelle sur RMC que le point positif de cela est que ce sont donc des maladies que l'on connaît déjà.
Des pneumopathies infectieuses inhabituelles
Seul point "inhabituel" selon Benjamin Davido: l'augmentation sérieuse de pneumopathies infectieuses chez les moins de 15 ans. Les chiffres montrent donc cette tranche d'âge 4-15 ans est particulièrement affectée. Les interventions de SOS Médecins pour des pneumopathies ont augmenté de 36% la semaine dernière par rapport à la semaine précédente.
"Cela atteint des chiffres record", analyse Benjamin Davido.
Pourtant, aucun pathogène nouveau ou inhabituel n'a été détecté. C'est en fait le retour de la bactérie Mycoplasma pneumoniae. Tous les quatre ans en moyenne, cette bactérie responsable des infections pulmonaires réapparaît à l'échelle mondiale. Sauf que SOS Médecins note cette année un nombre de cas supérieur au pic de 2019.
Les symptômes se manifestent par de la toux, des maux de tête, une forte fièvre, et parfois l'essoufflement. L'absence de guérison peut monter même à sept jours. L'immense majorité des infections sont bénignes et guérissent spontanément, même si certains cas peuvent nécessiter une hospitalisation.
Davido: "Il ne faut pas aller dans l'universalité du masque, mais..."
Faudrait-il ainsi remettre les gestes barrière au goût du jour pour éviter de se transmettre toutes ces maladies de façon exponentielle? Cela pourrait un avoir positif dans certains cas selon l'infectiologue.
"Le masque protège de l'ensemble de ces maladies. Il ne faut pas aller dans l'universalité du masque, mais il faudrait que l'on retrouve le réflexe quand on est malade", estime-t-il.
Chiffres "médiocres" pour la vaccination contre la grippe
"Dans ce contexte et dans la perspective des rassemblements familiaux des fêtes de fin d’année, il s’avère primordial que les personnes à risque se protègent en ayant recours à la vaccination contre la grippe saisonnière et le Covid-19 et que chacun continue d’adopter les gestes barrières", prône Santé Publique France.
Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau insiste quant à lui sur la vaccination contre la grippe, considérant que les chiffres sont "médiocres" cette année.
"C’est désormais préoccupant. Il nous faut un sursaut. Sinon, ce sont l’hôpital et les plus fragiles qui vont payer tout cela au prix fort".
L'infectiologue Benjamin Davido estime qu'il y a un "oubli du fardeau de ces maladies et du bienfait de la vaccination", insistant également sur les mauvais chiffres de vaccination des soignants.