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Pourquoi s'attend-on à un "mars rouge" pour notre portefeuille?

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La grande distribution redoute un "mars rouge" au niveau de l'inflation. En effet, de fortes hausses de prix sont attendues dans les supermarchés le mois prochain.

Le 1er mars marque la fin des négociations annuelles entre la grande distribution et leurs fournisseurs. Les supermarchés discutent avec leurs fournisseurs, les prix et les conditions de vente auxquels ils vont acheter les produits qu’on retrouve en rayons. Sauf que cette année, avec le contexte inflationniste, les négociations sont encore plus tendues. Que ce soit l’énergie, le transport ou les matières premières, l’inflation pèse sur les marges de l’ensemble des acteurs.

Les fournisseurs ont vu leurs coûts de production augmenter et demandent aux distributeurs de payer plus cher leurs produits. Des hausses "délirantes, à hauteur de 20%" disait cette semaine le PDG de Carrefour Alexandre Bompard dans le Figaro. Si son intérêt a toujours été de faire baisser les prix, la grande distribution ne va pas pouvoir absorber seule ces hausses de tarifs et va devoir les répercuter sur ces clients.

"Les prix sur lesquels on discute, ce sont des prix avec des hausses demandées par les fournisseurs entre 15 à 25%. Ce sont des hausses colossales ! On essaye de trouver une solution mais on aura une hausse résiduelle d'environ 10% en plus de l'inflation actuelle" expliquait début février Pascale Cartier, directrice de l’offre alimentaire chez Auchan.

Des déclarations de la grande distribution faites aussi pour mettre la pression dans ces négociations.

Jusqu'à 15% d'inflation sur l'alimentaire en juin

En janvier, l’inflation sur les produits dans la grande distribution a atteint 13,5% sur un an. Selon l'institut NielsenIQ, la hausse des prix alimentaires atteindrait 15% en juin prochain par rapport à 2021. Ce qui représente pour un ménage avec deux enfants, un surcoût d’environ 800 euros pour les mêmes achats qu’en 2021, soit une semaine de vacances. En 2022, ce surcoût n’était que de 280 euros.

Des hausses de prix impressionnantes mais parfaitement justifiées pour Jean-Philippe André, président de l’Ania, la principale organisation patronale de l’agroalimentaire français. "Elles sont tout sauf délirantes" a-t-il dit mercredi en réponse à l’attaque d’Alexandre Bompard.

Ce "mars rouge" que redoute la grande distribution, inquiète les Français. Le pouvoir d'achat et l'inflation est une préoccupation majeure pour 77% pour des Français d’après un sondage Nielsen. L’inflation pousse les consommateurs à faire des arbitrages.

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Une tendance à réduire les dépenses

Cette année, un Français sur quatre pense à réduire ses dépenses alimentaires qui ont enregistré leur plus fort recul depuis 1960. L’année dernière, la consommation alimentaire a reculé de 4,6%. Mais ce que redoute l’ensemble de la chaîne agro-alimentaire c’est que les clients finissent par déconsommer et qu’ils se privent de produits devenus trop chers.

Cette hausse des prix qui inquiètent surtout les plus jeunes. Près de quatre jeunes sur cinq se disent inquiets concernant leur pouvoir d’achat dans les mois à venir selon un baromètre OpinionWay. Une inquiétude qui concerne même 86% des 20-24 ans. Interrogé sur ce sujet mardi dernier sur LCI, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a dit qu’il se donnait jusqu’au 15 mars pour trouver une solution avec les distributeurs.

Guillaume Charpin avec MM