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Prix des carburants: faut-il une nouvelle ristourne?

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Alors que les prix des carburants se sont envolés cet été, certains demandent le retour des ristournes du gouvernement. Mais Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances, s’y oppose cette fois.

Xavier Bertrand, président LR de la région Hauts-de-France, demande au gouvernement une réduction pour tous de 15 à 20 centimes sur le prix du litre d'essence. Bruno Le Maire dit non.

Il dit non parce que ces mesures qui profitent à tous les Français, on connaît leurs défauts. Ce sont celles qui ont été mises en place en 2022, les 18, 30 puis 10 centimes par litre de carburant à la pompe: ça a couté une fortune aux finances publiques (environ 8 milliards d’euros) alors que la priorité, c’est la réduction des déficits.

Ça n’a permis que de petites économies aux Français: de 40 à 80 euros selon les cas, nous dit l’Insee. Ça a davantage bénéficié aux plus aisés, et ça a aussi fait augmenter la consommation de carburant, notamment chez les ménages ruraux et ceux qui habitent loin de leur travail.

Lechypre d’affaires : Bruno Le Maire dit "non" à la demande de ristourne sur les carburants - 04/09
Lechypre d’affaires : Bruno Le Maire dit "non" à la demande de ristourne sur les carburants - 04/09
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Aider ceux qui en ont besoin

Plusieurs partis politiques réclament une baisse des taxes, notamment de la TVA. Le problème de cette mesure, c’est qu’elle a un peu le même impact que les ristournes. Elle coûte très cher aux finances publiques et impacte peu le portefeuille des ménages. Lionel Jospin, quand il été Premier ministre, avait dans cet esprit mis en place la TIPP flottante en 2000 (la TVA s’ajustait en fonction des cours du pétrole). Il y a renoncé.

Une baisse de la TVA de 10 centimes par litre, ça couterait 5 milliards aux finances publiques, pour remettre 10 euros par mois seulement (en moyenne) dans la poche des ménages.

Les mesures efficaces, ce ne sont pas celles qui aident un peu tout le monde. Ce sont celles qui aident substantiellement ceux qui en ont besoin. Même l’indemnité carburant, 100 euros en 2023 pour la moitié des ménages les plus modestes, visait trop large: un tiers des personnes qui y avaient droit ne l’ont pas demandé.

Il faudrait sans doute resserrer davantage encore le dispositif et le simplifier, comme deux fois pour deux fois moins de gens, ou mettre en place des dispositifs qui sollicitent davantage les entreprises.

Emmanuel Lechypre