Carburants: pourquoi le prix à la pompe continue de grimper?

Vous vous en êtes sans doute rendu compte cet été au moment de faire le plein, les prix des carburants sont repartis à la hausse ces dernières semaines. Il faut compter désormais en moyenne 1,83 euros pour un litre de gazole soit neuf centimes de plus que fin juillet. Si votre véhicule roule à l'essence, il vous en coûter encore plus cher, avec 1,91 euro le litre de sans plomb 95. Du jamais vu depuis la fin du mois d'avril dernier.
Ces chiffres sont une moyenne et peuvent être allégrement dépassés, comme sur les autoroutes où la barre symbolique des deux euros est bien souvent atteinte voire franchie. Cette semaine, les 2,34 euros ont même été atteints dans une station du sud de la France. Une mauvaise surprise pour de nombreux Français sur la route du retour des vacances.
Les causes: Ukraine, Arabie saoudite et les vacances
Cette augmentation est due à une hausse des du prix du baril de pétrole brut ces dernières semaines. Il a pris 15% au mois de juillet, notamment à cause du contexte géopolitique toujours très tendu avec notamment la guerre en Ukraine. C'est aussi la conséquence de la politique menée par l'Arabie Saoudite qui a décidé de baisser la production de pétrole pour faire repartir les prix à la hausse.
De plus, avec les vacances, la demande de carburant est en hausse, puisqu'il y a plus de monde sur les routes, ce qui fait mécaniquement, avec le jeu de l'offre et de la demande, monter les prix à la pompe.
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Pas de nouveau coup de pouce gouvernemental
Les distributeurs se défendent de profiter de ces hausses. Totalenergies a annoncé poursuivre jusqu'à la fin de l'année son plafonnement des prix à 1,99 euros alors que Leclerc a amorcé une "opération essence à prix coutant" ce week-end, pour la dernière fois de l'année.
"Quand en septembre, on va retourner travailler avec ce prix du carburant très haut, ça va être un problème. On a fait des rustines éternellement, mais il faudrait une refonte de la fiscalité" a estimé, ce samedi, Fabrice Godefroy, expert mobilité et environnement pour l’association 40 millions d’automobilistes, invité de la Matinale Week-End de RMC
Du côté du gouvernement, aucun coup de pouce n'est prévu pour les Français, affirmé Elisabeth Borne dans une interview à France Bleu mercredi, et ce même si le gouvernement annonce que le pouvoir d'achat des Français reste leur priorité. La Première ministre se veut rassurante et estime qu'il ne faut pas s'attendre à une flambée des prix dans les prochaines semaines.
Pas question non plus de baisser les taxes sur le pétrole qui représentent jusqu'à 60% du prix à la consommation. 40 millions d'automobilistes demande un passage à une TVA à 5,5% contre 20% actuellement et dénonce "une taxe sur une taxe" concernant la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) qui représente près de 40% du prix à la pompe.