Grèves du 18 septembre: transports, commerces, électricité... À quoi s'attendre ce jeudi?

Lors de la journée du 10 septembre, entre 197.000 et 300.000 personnes se sont mobilisées (photo d'illustration). - JACQUES DEMARTHON - AFP
Deuxième acte de mobilisation ce jeudi 18 septembre. La semaine dernière, près de 197.000 personnes, selon le ministère de l'Intérieur, et 300.000 personnes selon la CGT, se sont mobilisées sur la journée du mercredi 10 septembre.
L'élan a été impulsé il y a quelques semaines sur les réseaux sociaux par le mouvement citoyen "Bloquons tout" pour protester contre les projets d'économies budgétaires du gouvernement. Le mouvement a également été repris par la CGT et La France insoumise, notamment par son leader Jean-Luc Mélenchon.
Même si le gouvernement Bayrou est tombé entre-temps, ce sont, cette fois, l'ensemble des syndicats qui vont se mobiliser ce 18 septembre. De nombreux secteurs risquent ainsi d'être touchés, notamment les transports. Alors, à quoi faut-il s'attendre? RMC Conso vous fait le point.
"Journée noire" dans les transports
Le ministre des Transports démissionnaire, Philippe Tabarot, a estimé sur franceinfo que la mobilisation "pourrait être plus forte le 18 que le 10" et que ce serait même "très probablement une journée noire". Les appels à la grève se sont d'ores et déjà multipliés dans différents secteurs des transports.
La SNCF devrait connaître d’importantes perturbations. Et pour cause, les trois syndicats (CGT-Cheminots, Unsa ferroviaire et CFDT-Cheminots), qui représentaient 70% des voix aux dernières élections professionnelles, ont lancé un appel à la grève dans un communiqué commun. Le syndicat SUD-Rail n'a, en revanche, pas souhaité faire partie du mouvement. Il avait lancé un appel à débrayer le 10 septembre.
Alors que la situation était assez floue le 10 septembre côté RATP, les quatre principaux syndicats (CGT, FO, Unsa Mobilité et la CFE-CGC), qui représentent 90% des agents, appellent aussi à une mobilisation massive ce jeudi dans un communiqué cosigné.
Comme à chaque grève, les lignes automatisées du métro (1, 4, 6, 9, 11, 14) pourraient être moins perturbées. Pour autant, ce sont aussi celles qui sont en conséquence le plus prises d'assaut. Contrairement à la précédente journée de mobilisation, La Base, syndicat majoritaire des conducteurs de RER, ne s'est pas positionné pour le 18 septembre.
Même si l'on comprend que la situation risque d'être très perturbée, notamment sur les bus, métros, tramways et Transiliens, il est encore difficile à ce stade de prévoir l'ampleur des perturbations. Les prévisions de trafic sont attendues ce mardi 16 septembre en fin de journée sur les sites de la SNCF et de la RATP. Pensez à les consulter pour anticiper vos déplacements.
Attention, n'oubliez pas de prendre en compte les travaux de modernisation déjà en cours cette semaine du 15 au 21 septembre. C'est notamment le cas de la ligne 6 et 10 du métro, des lignes B, C, D et E du RER, des lignes H, J, K, N, P, R et U du réseau Transilien ou encore des tramways 1, 2, 13 et 14.
À Toulouse et à Grenoble, les transports en commun sont aussi annoncés perturbés ce jeudi. Pensez au vélo ou au covoiturage pour limiter les désagréments. Vous pouvez aussi privilégier le télétravail si vous en avez la possibilité.
Sur les routes et dans les airs
La semaine dernière, des perturbations sur les routes, notamment sur le périphérique parisien et les axes routiers franciliens, avaient été annoncées. Pour ce jeudi 18 septembre, rien n'est prévu pour l'instant. Avant de prendre la route, n'hésitez pas à vous rendre sur le site de Sytadin qui affiche le trafic en temps réel.
En revanche, chez les VTC, le syndicat FO-INV appelle les chauffeurs à "se déconnecter" de l'application ce jeudi. La disponibilité des taxis pourrait donc être fortement réduite. Un rassemblement est également prévu devant le ministère du Travail.
Le secteur aérien devrait également connaître des perturbations relatives. Le principal syndicat des contrôleurs (60%), le SNCTA, a reporté sa grève, faute d'interlocuteur au gouvernement pour faire aboutir ses revendications. Il entend poursuivre le mouvement du 7 au 9 octobre. Le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), première organisation de la profession, n'a également pas appelé à la grève.
C'est en revanche le cas pour FO, premier syndicat chez Air France, avec un "un préavis de grève de 1 à 24 heures". La CFDT du groupe aérien français, deuxième organisation représentative, est sur la même ligne. De même pour la CGT Air France.
Regardez donc régulièrement l'évolution du statut de votre billet d'avion et renseignez-vous sur les modalités de compensation.
Pharmacies et kinés fermés
Parmi les commerces impactés par cette nouvelle journée de mobilisation, il y a notamment les pharmacies.
Les syndicats du secteur (Uspo, FSPF, UNPF, Federgy, UDGPO) appellent à une journée de fermeture nationale des officines. Selon le syndicat Uspo, la mobilisation s'annonce bien suivie avec "près de 98% de pharmacies sondées récemment qui déclarent fermer leur pharmacie". Comme pour les transports, essayez d'anticiper au maximum vos achats de médicaments.
Chez les kinés, le syndicat FFMKR rejoint le mouvement de grève nationale. Il propose ainsi de fermer les cabinets "hors urgences vitales et continuité des soins complexes planifiés".
Électricité et gaz
À l'appel de la CGT, les salariés de l'électricité et du gaz, qui ont entamé une grève le 4 septembre, entendent poursuivre leur mouvement jusqu'au 18 septembre. EDF a indiqué ce lundi avoir reçu la notification d’un préavis de grève au sein de l’entreprise, qui court de mercredi soir 21h à jeudi soir 21h, selon Le Figaro. Cette mobilisation pourrait donc avoir une incidence sur l’approvisionnement en électricité en France jeudi, même si les précédentes mobilisations au sein d'EDF ont eu peu d'effets.
Le secteur public sera également mobilisé. Du côté de l'Education nationale, une majorité de syndicats (FSU, UNSA Education, FNEC FP FO, CFDT Education formation recherche publiques, CGT Educ'action et SUD Education) soutiennent la mobilisation de jeudi.
De nombreuses écoles primaires risquent d’être partiellement ou totalement fermées. Dans les établissements secondaires (collèges et lycées), l'impact sera plus difficile à prévoir car les professeurs n'ont pas l'obligation de se déclarer grévistes à l'avance. Le mieux, c'est donc de vous renseigner directement auprès de la direction de l'établissement de votre enfant.
Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a ajouté la voix des agriculteurs aux tensions politiques et sociales actuelles. "Une grande journée d’action" aura lieu le 26 septembre, a-t-il annoncé ce dimanche dans le JDD.