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Estelle Midi

Une puce sous la peau pour payer ou pour valider son pass sanitaire? Ça existe déjà en Suède

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Une puce électronique sous la peau pour ouvrir la porte de son bureau, payer au supermarché ou valider son pass sanitaire... C’est déjà une réalité. En Suède, une startup propose désormais des implants électroniques pour prouver qu’on est bien vacciné.

C’est ce qui s’appelle avoir la technologie dans la peau. Le principe: se faire injecter, sous la peau, au niveau du poignet, une puce électronique de la taille d’un grain de riz, avec une petite piqûre qui se fait sans anesthésie et qui va intégrer le pass sanitaire.

Concrètement, quand un restaurateur, par exemple, va approcher son smartphone pour vérifier le pass, c’est la puce qui va renvoyer le signal. L’entreprise qui propose ça s’appelle DSruptive subdermals et elle a déjà convaincu un certain nombre de Suédois. Combien exactement, on ne sait pas... Même si la Suède est la patrie des biohackers, ces ultra-technophiles qui utilisent leur corps comme champ d’expérimentation technologique.

La SNCF suédoise l'accepte déjà

On comptait déjà plusieurs milliers de personnes déjà implantées, avant le Covid. Car concrètement, avec ce genre d’implant, on peut, sans avoir à sortir une carte ou un smartphone, badger à son club de gym, payer un verre au café, ou encore valider son titre de transport la compagnie ferroviaire SJ -la SNCF locale - qui accepte les implants électroniques comme billet. On achète son billet normalement, sur internet. Et une fois dans le train, il suffit de présenter sa main quand on se fait contrôler.

Il y a même des entreprises qui proposent à leurs salariés de remplacer leur badge d’accès par une puce électronique. En Suède, mais aussi en Belgique ou aux Etats-Unis. La dernière en date, une entreprise basée dans le Wisconsin, Three square market, spécialisée dans les distributeurs automatiques.

Problèmes sanitaires et éthiques

Le patron de cette PME a proposé à ses salariés un badge d’accès un peu particulier. Même principe: petite piqûre et on se retrouve avec un implant qui permet de déverrouiller les portes auxquelles le salarié est censé avoir accès, les salles de réunion, badger pour la photocopieuse, déverrouiller son ordinateur... Plus besoin de mots de passe.

Pour payer son sandwich à la cafétéria ou un café à la machine, ou encore votre carte de visite à l’intérieur, approchez votre main du smartphone de votre interlocuteur, et il la récupère automatiquement sur son écran. Le tout coûte environ 300 euros, pris en charge par l’entreprise (trop sympa !). 50 des 80 salariés ont accepté de se faire "pucer". D’autres ont refusé pour des questions sanitaires ou par peur d’être fliqués.

Il y a même des "implant parties" un peu partout dans le monde, y compris en France. Des soirées où chacun peut se faire implanter en quelques minutes. Ce qu’on y gagne ? Un peu de confort, c’est vrai: plus besoin de sortir de carte, de clés ou de smartphone. Mais à quel prix ? Les questions éthiques et de sécurité sont nombreuses: qui a accès à mes données ? Que se passe-t-il en cas de piratage ? Des questions médicales aussi, puisqu’on ne connaît pas les effets à long terme de l’injection de ce genre d’objet électronique sous la peau.

Pas pour tout de suite en France 

Le phénomène reste à nuancer quand même. Cela fait plusieurs années qu’on observe ce genre d’expérimentation et elles n’ont clairement pas l’air de se généraliser. Et a priori, en France, ce n’est pas pour tout de suite. La Commission informatique et libertés s’inquiétait dès 2013 des dérives possibles de ces puces RFID, et des premières expérimentations d’implantation de puces sous la peau, jugées comme "tout à fait disproportionnées".

Cela dit, certains sont très friands de ce genre de choses… Les "body hackers" voient le potentiel à long terme de ces puces, puisqu’on pourrait aussi y intégrer, au-delà du travail, son passeport ou encore ses informations de santé en cas d’accident...

Anthony Morel (édité par J.A)