Une petite amie virtuelle pour la Saint-Valentin

Pour la Saint-Valentin, Anthony Morel a trouvé, pour tous les célibataires, la petite amie idéale: drôle, intelligente, fidèle. Seul problème, elle est virtuelle.

La "tech" a développé la petite amie idéale. Elle s’appelle XiaoIce, elle est chinoise et c’est une intelligence artificielle. Un algorithme émotionnel, qu’on télécharge sous forme d’une application mobile sur son smartphone et qui va jouer le rôle de petite amie virtuelle. C'est un carton partout dans le monde: 150 millions d’utilisateurs en Chine, 600 millions d'amoureux dans le monde, puisqu'il y a, en plus de la version chinoise, une version japonaise, une version américaine, mais pas encore de version européenne.

En termes de fonctionnement, c’est un peu comme quand vous discutez avec Siri ou Alexa, mais avec un côté sentimental très avancé et d’un niveau de réalisme impressionnant. Vous avez une version pour hommes, une autre pour femmes et on peut choisir un type de personnalité que l'on souhaite avoir à ses côtés. L’algorithme a été conçu pour analyser notre état émotionnel, notre humeur, écouter nos confidences et y répondre de manière extrêmement naturelle, orienter la discussion comme si vous discutiez avec un être humain, vous remonter le moral. Elle commente même les photos que vous lui envoyez. Et puis l’IA va flirter avec vous, faire de l’humour, envoyer des messages un peu coquins, voire carrément explicites. Les "chatbots", ou robots conversationnels sont devenus extrêmement sophistiqués, certains à tel point qu’il est quasi impossible de faire la différence avec un être humain.

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Certains utilisateurs tombent vraiment amoureux

Un peu comme dans le film Her, où le personnage principal tombe amoureux d’une IA, certains utilisateurs tombent dans un état de dépendance émotionnelle: ils n’arrivent plus à décrocher. Un amour à sens unique qui peut se transformer en cercle vicieux: plus ces outils deviennent performants, plus ils vont répondre à nos attentes, et plus on risque de devenir accros. Cette appli connaît un succès phénoménal, notamment chez les jeunes cadres urbains qui ont un rythme de travail effréné et n’ont plus le temps de faire des rencontres réelles. Quand on regarde les statistiques d’usage, la durée moyenne d’interaction est de 23 échanges: plus long qu’une interaction moyenne entre humains. Certains témoignages sont assez dingues, comme ce Chinois qui affirme que XiaoIce l’a dissuadé de se suicider après une rupture amoureuse. Les applications de cette "intelligence artificielle émotionnelle" ne s’arrêtent pas à cette utilisation intime. On va notamment la retrouver dans le commerce. Si vous discutez avec cette IA, vous avez de bonnes chances de repartir avec le produit qu’elle essaie de vous vendre.

Trouver l’amour dans un hologramme ou un robot

On appelle ça les "digisexuels". Cela va de ce Japonais qui s’est marié à un hologramme en 2018 (en organisant une cérémonie hors de prix) à tous ceux qui vivent avec des robots compagnons, qui sont en fait des robots sexuels. Une entreprise californienne, Abyss creations, propose depuis un moment des robots sexuels assez troublants. On arrive à des textures de peau qui sont très proches de la peau humaine, des cheveux aussi.

Un Hong-kongais s’est crée de toutes pièces un robot-sosie de Scarlett Johansson. Il a dépensé 50.000 euros pour réaliser ce qui peut être à la fois une performance technologique et quelque chose d'effrayant quand on voit le résultat: un robot humanoïde, grandeur réelle à l’effigie de l’actrice. Le visage est bluffant de réalisme: elle sourit, fait des clins d’oeil, répond aux questions grâce à un système d’assistance vocale. Mais en réalité c’est de la quincaillerie recouvert d’une couche de peau en silicone. À quoi ça va lui servir ? On a un peu peur de la réponse...

Anthony Morel (avec MM)