"100.000 morts, ça mérite quand même un petit pardon": elle a perdu son frère et son père du Covid-19 et veut que Macron s'excuse

Sabrina Sellaimi, référente d'une association de victimes du Covid-19, réclame plus de compassion de l'Etat français.
Sabrina Sellaimi, juriste et référente Île-de-France de l'association "Victimes du Covid-19", était l'invitée des Grandes Gueules ce mardi. Elle témoigne de la souffrance des familles des victimes du Covid-19 alors que l'on s'approche de la barre symbolique des 100.000 morts depuis le début de la pandémie.
"C'est un nombre qui est dramatiquement élevé. la Covid-19 continue de faire des ravages et à prendre des vies. Elle ne laisse aucune chance, elle détruit les poumons, les reins, le pancréas. Ca fait un an qu'on attend que l'exécutif parle. Ca fait un an qu'on attend des choses pour les familles des victimes. On a des gens en dépression, en désarroi financier. Il faut d'urgence des fonds d'aides aux victimes."
"Les protocoles nous ont laminés. Je n'ai pas dit adieu à mon père"
"L'exécutif nous a abandonné. Le législatif, un député est en train de proposer une loi pour que la journée du 17 mars soit une journée de commémoration. C'est un geste. Ca nous permettrait de remettre de la dignité. Les protocoles nous ont détruits, c'était à la limite de la moralité. Les protocoles nous ont laminés. Je n'ai pas dit adieu à mon père."
"Il faut qu'il nous regarde en face"
Elle estime que le président de la République devrait s'excuser pour sa gestion de la crise.
"Qu'il nous dise qu'il reconnaît notre souffrance. (S'il s'excuse), ça le grandirait même. Pourquoi 100.000 familles décomposées? Ca mérite quand même un petit pardon. Des orphelins, des soignants, des médecins... Il y a des choses qui vont mieux. La vaccination a l'air d'aller mieux. Mais il faut qu'il nous regarde en face."