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Alain Carignon, ancien ministre condamné à de la prison ferme, explique pourquoi il se relance à la conquête de Grenoble

Ancien maire de Grenoble de 1983 à 1995 et ancien ministre, Alain Carignon a annoncé qu'il brigue de nouveau le mandat de maire de Grenoble en vue des municipales 2020.

A 70 ans, Alain Carignon n'en a pas fini avec la politique. Il a annoncé en septembre vouloir se lancer à la reconquête de la mairie de Grenoble qu'il a quitté en 1995.

Condamné à 4 ans de prison ferme pour corruption en 1996, il a effectué 29 mois (2 ans et 5 mois) de détention ce qui est inédit pour un homme politique. Il a également été condamné en juillet 1999 à 18 mois d'emprisonnement avec sursis pour "abus de biens sociaux et usage de faux".

Toutefois, il estime avoir clôt ce passé judiciaire, avoir appris de ses erreurs, et veut apporter son expérience du pouvoir à la ville.

"Je ne connais pas de vie qui soit un long fleuve tranquille, tout le monde peut se tromper"

"Le passé est le passé, il existe et j'en tire les leçons et les conséquences. Quand on a commis des fautes, quand on est tombés et qu'on prétend se relever il faut avoir tiré les conséquences de la chute. Je ne connais pas de vie qui soit un long fleuve tranquille, tout le monde peut se tromper, l'important est de savoir si on tire les conséquences de ses erreurs."

Il critique le bilan du maire Eric Piolle qui serait selon un "écolo dogmatique" et estime que c'est "l'état de la ville" qui le conduit à se revenir sur le devant de la scène alors qu'un sondage le place pour l'instant en deuxième position derrière le maire sortant. 

"Il y a des étudiants qui renoncent à la ville à cause de l’insécurité"

"Ma démarche est sans intérêt car je n'ai pas d'avenir à ménager. J'ai une totale liberté et cette démarche et de plus en plus comprise. (...) Si on laisse Grenoble dans cette descente aux enfers ça aura des conséquences pour l’attractivité de la ville. Alors qu’on a des universités formidables, il y a des étudiants qui renoncent à la ville à cause de l’insécurité." 

Les chiffres de l'insécurité sont en effet mauvais dans la ville. Ce thème sera majeur dans le programme d'Alain Carignon qui expose ses idées pour changer cette tendance.

"Caméras, PC opérationnels 24h/24h, expulser les dealers de HLM quand ils sont condamnés, créer un critère de tranquillité publique pour l’attribution des logements... Et en parallèle développer l’éducation populaire, développer le sport, renforcer les écoles..."

A voir si cela convaincra les Grenoblois qui ont cinq mois pour se décider.

James Abbott