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"Je ne vois pas en quoi parler de lait "maternel" est une agression": l'Angleterre et Québec jugent le terme discriminant

Les Grandes Gueules sont revenues sur l'évolution de la sémantique du genre outre-Manche et outre-Atlantique.

"Père", "mère" et "lait maternel" sont-ils devenus des mots tabous? Comme l'explique l'hebdomadaire Marianne, les infirmières du service public hospitalier du Sussex en Angleterre ont pour recommandation de ne plus utiliser ces termes pour éviter de froisser les personnes transgenres.

Le "lait maternel" devient ainsi du "lait humain" ou "lait de poitrine", et les termes "père" et "mère" par "parent" ou "personne". Le but: lutter contre la transphobie.

Au Québec, la Justice s'est emparée de la question fin janvier. La Cour supérieure du Québec a rendu une décision forçant le gouvernement à modifier des articles du Code civil du Québec jugés discriminatoires pour les personnes trans ou non-binaires.

L'avis des GG

Etienne Liébig (éducateur): "On peut trouver ça effrayant, on peut trouver ça absurde. Le monde a toujours fonctionné comme ça avec des faits sociaux qui font que la société s'adapte. On ne dit plus le mot "nègre" par exemple.

On peut être pour ou contre les évolutions, mais le phénomène du vocabulaire qui s'adapte aux faits sociaux, ça a toujours existé."

Elina Dumont (intervenante dans le social): "C'est quand même énorme. J'espère de tout coeur que ça n'arrivera pas en France."

Zohra Bitan (cadre dans la fonction publique): "On doit tous respecter les choix individuels, ça ne se discute même pas. Choisir son sexe ne me pose aucun problème. Mais on va changer des lois pour une petite minorité ?

Je ne vois pas en quoi le lait "maternel" est une agression aux personnes ayant décidé de changer de sexe. Si on doit transformer les lois pour des minorités là ça devient dangereux. La majorité de l'humanité a envie d'être fille ou garçon, une minorité veut choisir son sexe. De là à légiférer... C'est grave."

J.A.