Le blues des étudiants: "On est des adultes, des électeurs, c'est injuste de ne pas s'occuper de nous"
Heïdi Soupault, étudiante à Sciences-Po Strasbourg, est devenue une porte parole de la jeunesse ces derniers jours. Elle a écrit une lettre ouverte au président de la République Emmanuel Macron soulignant que les étudiants de France se sentent abandonnés par l'Etat alors que le contexte sanitaire conduit les universités à rester portes closes.
Alors qu'elle n'a eu aucun cours en présentiel depuis la fin des vacances de la Toussaint, cette étudiante est intervenue dans Les Grandes Gueules ce mercredi sur RMC pour expliquer sa démarche.
"On voit que les sentiments sont partagés à travers la France. (...) En publiant cette lettre, je n'avais pas vraiment d'attentes en tête, c'était thérapeutique comme démarche. Je suis consciente de la situation, retourner en cours augmenterait les contaminations. On veut être solidaire mais on veut aussi qu'on nous considère. A défaut de retourner en cours on aimerait au moins un renouveau pédagogique, qu'on s'adapte à nous. Car on ne peut continuer comme ça avec les mêmes cours alors qu'on n'a pas la même vie."
"Il y a sûrement pire, mais psychologiquement j'ai du mal à passer au dessus de tout ça"
L'étudiante parle aussi pour mieux captiver l'attention de son destinataire, des prochaines élections et du poids électoral des jeunes. Elle confie que c'est une amie à elle qui lui a conseillé de mettre ça: "Au moins on nous écoutera comme ça."
"On est des adultes, on nous infantilise beaucoup. On est des électeurs. C'est injuste qu'on ne s'occupe pas de nous. (...) Le contact humain est quand même essentiel, je m'en rends particulièrement depuis le confinement. La vie est appauvrie. Par exemple je n'ai plus d'inspiration, j'adore écrire mais ça fait deux mois que je n'écris plus, je ne saurai pas dire pourquoi. Il y a sûrement pire, mais psychologiquement j'ai du mal à passer au dessus de tout ça."