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Maltraitance animale: "Il faut remettre en cause toutes les formes d'élevage en France"

Après la diffusion d'une vidéo montrant des actes de maltraitance dans un abattoir à Mauléon, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a promis ce jeudi qu'un référent sur le bien-être animal serait présent prochainement présent dans chaque abattoir. "De l'enfumage", a réagi sur RMC Brigitte Gothière, porte-parole de l'association L214, à l'origine de la vidéo.

Alès, Le Vigan et maintenant Mauléon… trois abattoirs dans lesquels des actes de maltraitance sur des animaux ont été révélés en quelques mois à peine grâce à l'association de défense des animaux L214. Sa porte-parole, Brigitte Gothière, était l'invitée des Grandes Gueules ce jeudi sur RMC. Les dernières vidéos de l'association révélant les actes de barbarie sur des bovins et ovins ont fait réagir au plus haut de l'État, puisque le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a annoncé ce jeudi la généralisation de la présence d'un un représentant de la protection animal dans tous les abattoirs (300 abattoirs de boucherie et 700 de volailles).

Pas de quoi réjouir pour autant Brigitte Gothière. "Le responsable des abattoirs, théoriquement, il a été instauré en 2009 pour une application en 2013. C'est une jolie annonce mais c'est de l'enfumage".

Mais elle reconnaît que la prochaine mise en place d'une commission d'enquête parlementaire est une avancée. "C'est un pas. On commence à entrouvrir la porte de ce qui se passe dans les abattoirs".

"Pas besoin de (viande) pour vivre en bonne santé"

De toute façon, pour la porte-parole de L214, quelles que soient les mesures qui peuvent être mises en place dans les abattoirs, "il n'y a pas de façon respectueuse et digne de tuer un animal". "La règle c'est d'étourdir les animaux. Mais on parle là de décharge électrique, de perforation du crâne, ou de gazage… C'est une procédure violente: l'objectif n'est pas de tuer l'animal, puisque qu'il faut que le cœur continue de fonctionner quand on le saigne pour évacuer le sang", explique-t-elle. La militante réclame "au minimum un respect de la règlementation, censée limiter ce que les animaux subissent au moment de leur mise à mort".

Brigitte Gothière en appelle même à "remettre en cause toutes les formes d'élevage". "Les animaux on les enferme et on les adapte de force à des conditions terribles, donc oui, si on se base sur le respect de l'animal, il faudrait remettre en cause toutes le formes d'élevage en France".

De toute façon, "avec les progrès en matière de nutrition, nous n'avons besoin d'aucun produit d'origine animale pour vivre en bonne santé. On peut choisir ce qu'on mange", assure Brigitte Gothière. Un argument rejeté par plusieurs Grandes gueules, visiblement amateur de bonnes viandes.

P. G.