"On ne va pas pouvoir respecter les règles, c'est impossible": le coup de gueule de Laurent, coiffeur dans les Alpes-Maritimes

Ils font partie des commerces dont la réouverture est la plus attendue: les coiffeurs. A compter du lundi 11 mai, les 85.000 salons de France vont pouvoir rouvrir leurs portes. Mais ne pourront pas travailler de la même manière qu’avant le confinement.
"La théorie est super belle mais en pratique, c’est mort"
Masques, gants, lunettes de protection, gel hydro-alcoolique et distanciation sociale seront de rigueur dans ces établissements dont l’espace est parfois assez restreint. Alors, pour bon nombre d’entre-eux, il sera très difficile de respecter à la lettre toutes les mesures sanitaires.
Laurent, coiffeur à Valbonne dans les Alpes-Maritimes, a poussé un coup de gueule dans les "Grandes Gueules". Il dénonce des règles impossibles à appliquer.
"Il y a la théorie et il y a la pratique. On ne va pas pouvoir respecter les règles, c’est impossible. Quand la couleur est en train de poser sur un client, vous êtes obligé de travailler. Et si je ne rempli pas mon planning à fond, le salon n’est pas rentable. La théorie est super belle mais en pratique, c’est mort. Quand on va dire aux gens mardi, vous n’attendez pas dans le salon, vous attendez dehors alors qu’ils ont prévu de la pluie, vous croyez sincèrement que les clients vont attendre sur le trottoir?"
"On est coiffeurs mais on est aussi amis"
Car les clients risquent d’affluer la semaine prochaine pour rattraper leur coiffure abandonnée depuis près de deux mois. Laurent se réjouit de voir son planning plein mais redoute un problème d’organisation.
"Ca fait deux mois que les gens nous attendent, c’est long. Parce qu’on est coiffeurs mais on est aussi amis. On a ouvert de planning de réservations en ligne et en 10 minutes on était complet. Mais qu’est-ce qu’il va se passer? On nous dit qu’il faut désinfecter entre deux clients mais le planning que j’ai là, il est pire qu’à noël. J’ai du monde vous ne pouvez même pas vous imaginer".