"Qu'on me donne le droit de mourir dignement!": l'appel à l'aide poignant de Marise sur la fin de vie et le suicide assisté sur RMC

Les "Grandes Gueules", du vendredi 4 septembre 2020, présentées par Alain Marschall et Olivier Truchot, sur RMC.

Son histoire a bouleversé les "Grandes Gueules" de RMC. L'émission de débat vous posait une question ce vendredi matin: comprenez-vous le geste d'Alain Cocq?

Cet homme atteint d'une maladie incurable, qui faute de pouvoir bénéficier d'un suicide assisté malgré son appel à l'aide à l'Elysée, va se laisser mourir: ce vendredi soir, il doit arrêter de se nourrir et de s'hydrater et veut filmer et diffuser sa fin de vie sur les réseaux sociaux.

Sur RMC, cet habitant de Dijon explique qu'il ne s'agissait pas de "voyeurisme" mais d"'information" et souhaite que les gens sachent ce qu'est une fin de vie indigne en France.

Les auditeurs de RMC ont été très nombreux à réagir au 32.16. Parmi eux, Marise, une auditrice du Morbihan, en Bretagne. Au micro des "GG", cette maman a alors raconté son quotidien terrible, sans fard et avec beaucoup de dignité.

"Je souffre d'une maladie orpheline depuis de nombreuses années. J'ai subi tous les pires examens. Je souffre et on a tout essayé: rien ne me calme. Je suis sous morphine jour et nuit. Je ne peux ni marcher ni manger parce que ma maladie a atteint les os de la mâchoire et je n'ai plus de dent. Je ne peux plus manger depuis plus de deux ans, raconte-t-elle. 

Je n'ai plus aucune activité sociale, je ne fais plus partie de la société. C'est plus dur pour moi de vivre que de partir. Même mes enfants, mes trésors, sont au courant: je tiens pour eux, mais le jour où je ne pourrai plus, je ferai tout pour partir. Je veux qu'on m'en donne le droit: je veux qu'on me donne le droit de mourir dignement. C'est inadmissible de laisser des gens dans mon état.
Je ne suis pas en fin de vie, mes jours ne sont pas comptés. Mais ce n'est pas une question de jours comptés, c'est une situation de santé qui fait que l'on ne fait plus rien dans la vie, qu'on ne vit plus du tout normalement. Ce n'est pas une question de mort imminente, mais bien sûr que je veux en finir. Quand la souffrance est telle, que vous ne supportez plus, que voulez-vous faire? Vous êtes un boulet pour votre famille, pour la société... Ca sert à quoi?".

Un véritable appel à l'aide pour mourir dignement qui a fait couler des larmes chez nos "Grandes Gueules" et que nous vous proposons de voir dans la vidéo ci-dessus. 

Pour rappel, la loi Claeys-Leonetti permet à des malades considérés comme gravement atteints et en phase terminale, d'être endormis jusqu'à leur mort, mais n'autorise ni le suicide assisté ni l'euthanasie au sens propre. 

Xavier Allain