Un message d'avertissement avant le film "Autant en emporte le vent": qu'en pensent les "Grandes Gueules" de RMC?
Le film "Autant en emporte le vent", qualifié par certains historiens de révisionniste, a été retiré de la plateforme de streaming HBO Max, en plein mouvement de protestation contre le racisme et les violences policières visant les Noirs aux Etats-Unis.
Le long métrage fleuve (3H58) sorti en 1939 est considéré par de nombreux universitaires comme l'instrument le plus ambitieux et efficace du révisionnisme sudiste. Il présente notamment une version romantique du Sud et une vision très édulcorée de l'esclavage, avec notamment du personnel de maison dépeint comme satisfait de son sort et traité comme des employés ordinaires.
Cette réinterprétation d'une période sombre de l'histoire américaine est l'oeuvre de mouvements très organisés dans les anciens Etats confédérés, qui se sont attachés à montrer le Sud d'avant la guerre de Sécession sous un jour présentable. Point fondamental, l'idéologie de la "Lost Cause" (cause perdue) soutenait que les Etats du Sud s'étaient battus pour leur indépendance politique, menacée par le Nord, et non pour le maintien de l'esclavage, ce qui est une contre-vérité historique.
Un message de "contextualisation"
"'Autant en emporte le vent' est le produit de son époque et dépeint des préjugés racistes qui étaient communs dans la société américaine", a commenté mardi à l'AFP un porte-parole de HBO Max pour expliquer le retrait du long métrage aux 8 Oscars.
Pour HBO Max, maintenir ce film dans son catalogue "sans explication et dénonciation de cette représentation aurait été irresponsable". La plateforme prévoit de remettre le film en ligne mais avec une contextualisation pour resituer l'oeuvre dans son époque. Pas question donc de "censurer" le film: le long-métrage sera présenté dans son intégralité, car procéder autrement reviendrait à "faire comme si ces préjugés n'avaient jamais existé", a indiqué le porte-parole.
On en parle avec Marie-Anne Soubré, avocate, Maxime Lledo, étudiant et Kévin Carrière, instituteur.
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