RMC

Crash Germanwings: "Une probable perte de conscience de l'équipage"

Pour le commandant de bord Gérard Arnoux, invité de Jean-Jacques Bourdin ce mercredi, le crash de l'A320 de Germanwings pourrait s'expliquer par une perte de conscience de l'équipage suite à un problème technique.

Comment expliquer le crash de l'A320 de Germanwings dans le massif des Trois-Evêchés, mardi, dans lequel 150 personnes ont perdu la vie? Tout était normal, tout allait bien, et puis, après 32 minutes de vol, à 10h32, l'avion commence à perdre de l'altitude. 1.000 mètres à la minute, avec une trajectoire rectiligne. "C'est ce qui étonne le plus, déclare le commandant de bord Gérard Arnoux, commandant de Bord et président du “Comité de vieille de la sécurité du transport aérien”, ce mercredi chez Jean-Jacques Bourdin. Cela laisse à penser que la descente est pilotée par le pilote automatique. Ça veut dire que les pilotes ont donné un ordre de descente à l'avion. Si les pilotes voulaient faire une descente d'urgence, ils auraient fait les gestes prévus à ce moment-là: d'abord changer de cap et sortir de sa trajectoire (ce qui n'a pas été le cas ici, Ndlr). Deuxièmement, la procédure exige que les pilotes préviennent le contrôle aérien qu'il s'agit d'une urgence absolue, et il faut communiquer pour prévenir les avions alentours. Ce qui est étrange, c'est que là, il n'y a eu aucune communication".

"Fumées toxiques dans la cabine de pilotage"

"Ce qui prévaut à mon avis, c'est que les pilotes n'étaient plus conscients, avance Gérard Arnoux. En cas de descente d'urgence, il y a des choses à faire qui sont obligatoires et systématiques, et qui n'ont pas été faites, ce qui semble impliquer une incapacité des pilotes". Pour expliquer cette incapacité brutale de l'équipage, le commandant de bord avance plusieurs hypothèses: "Il peut y avoir une décompression très brutale de la cabine liée à un problème de structure, mais les pilotes ont des masques à disposition et sont hyper entraînés à ce geste. L'autre possibilité, c'est l'apparition de fumées toxiques, qui peuvent ne pas être repérées tout de suite. Il peut y avoir des petites particules qui pénètrent dans la cabine de pilotage et ne sont pas visibles. On a des exemples dans l'histoire de l'aviation d'incapacité quasiment totale de l'équipage suite à ça".

Gérard Arnoux écarte par contre l'hypothèse d'un acte terroriste, ou même d'un suicide du pilote de l'avion. "On peut tout imaginer, mais je crois plutôt à un problème technique et à une perte de conscience de l'équipage", insiste le commandant de bord.

Philippe Gril avec Jean-Jacques Bourdin