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324 emplois menacés chez C&A: "Une nouvelle victime de la concurrence déloyale de la fast-fashion"

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La marque de prêt-à-porter C&A a annoncé un nouveau plan de réduction des effectifs, qui menacerait 324 emplois, et compte fermer 24 magasins. "Une nouvelle victime de la concurrence déloyale de la fast-fashion", analyse Yann Rivoallan, président de la Fédération de l’habillement féminin.

La marque de mode néerlandaise C&A, implantée en France depuis plus de 50 ans et qui restructure depuis plusieurs années son parc de magasins, a annoncé un nouveau plan de réduction des effectifs. L'entreprise compte aujourd'hui en France 100 magasins et 1.500 salariés.

De fait, il pourrait concerner "au maximum" 324 personnes, a indiqué vendredi la direction à l'AFP. Pour "améliorer sa compétitivité" dans un paysage du prêt-à-porter en berne, C&A optimise son réseau de boutiques détenues en propre et compte en fermer 24 qui connaissent "des difficultés structurelles", a-t-elle expliqué. Selon la CGT, ce serait le "huitième PSE" (plan de sauvegarde de l'emploi, NDLR).

"Des salariés en sont à leur 3e PSE"

"Je ne pensais pas qu'on en arriverait là, d'autant qu'en février 2023, on a fermé deux gros magasins parisien (Rivoli et Haussmann). Il y a des salariés qui en sont à leur troisième PSE. À force, on se dit qu'on va pouvoir être reclassé indéfiniment, ça pose question", déplore auprès de RMC Sandrine Di Mambro, déléguée syndicale CGT dans l'entreprise.

Par ailleurs, l'ensemble des 57 "corners" (points de vente hébergés par d'autres enseignes) de la marque en France devraient connaître le même sort "puisque les partenariats avec les repreneurs Intermarché, Carrefour et Auchan n'ont pas pu être renouvelés".

37.000 emplois dans le secteur supprimés en 10 ans

Enfin, les volumes de produits commercialisés ayant ainsi vocation à diminuer, le centre de distribution situé en Seine-et-Marne, ainsi que ses effectifs, seront touchés par le projet de restructuration.

Et c’est loin d’être la seule enseigne de prêt-à-porter en difficultés. Depuis la crise du covid, les plans sociaux se succèdent dans le secteur, qui fait face à la concurrence de la fast-fashion, notamment chinoise.

C&A "est une nouvelle victime de cette concurrence déloyale". "C'est compliqué pour les marques européennes de pouvoir continuer à avoir le même rythme de croissance", surtout quand il s'agit d'une "enseigne qui travaillait sur des prix bas et une certaine proximité", analyse au micro de RMC Yann Rivoallan, président de la Fédération de l’habillement féminin. En dix ans, c’est 37. 000 emplois qui ont disparu dans le secteur de l’habillement.

Nina Droff avec Léo Manson et AFP