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Économie

Apprentissage: le gouvernement veut raboter les aides pour économiser 1 milliard d'euros

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Le Premier ministre Michel Barnier va présenter le budget 2025 en Conseil des ministres, ce jeudi (18h). Le gouvernement envisage 60 milliards d'euros d'économies et tout le monde devra participer à l'effort. Après les retraités, les collectivités ou encore les plus fortunés, c'est l'apprentissage qui se retrouve dans le viseur de l'exécutif. Il envisage 1 milliard d'euros d'économies en réduisant l'aide à l'embauche d'un apprenti.

Coup de rabot sur l'apprentissage. Le gouvernement, qui présente son budget 2025 ce jeudi soir, souhaite réaliser plus d'1 milliard d'euros d'économies sur le dispositif à travers deux mesures. D’abord une baisse de l'aide à l'embauche d'un apprenti, de 6.000 à 4.500 euros, pour toutes les entreprises. Et puis une baisse des allègements de cotisations pour les employeurs d'apprentis plus âgés.

Un coup dur pour les patrons car avec une aide réduite de 1.500 euros, le calcul est vite fait.

“Ce n'est pas la peine. On diminuera le nombre de recrutements d’alternance”, indique ce chef d’entreprise.

Il n'y en aura plus qu'une, prévient Marc, lui qui fait tourner, depuis plusieurs années, son cabinet d'assurance avec deux recrues par an. Deux étudiants en BTS. “L'investissement que vous devez consacrer aux personnes pour les faire monter en compétences, plus les temps passés à l’école, plus les temps de congés… Si l’aide baisse, je n’y trouve absolument pas mon compte. A un certain moment, il faut se poser la question d’embaucher quelqu’un directement”, reconnaît-il.

La voie royale vers l'insertion professionnelle

Embaucher quelqu'un en CDI donc, ce qui coûterait, en définitive, moins cher à l'entreprise. Mais c'est une opportunité en moins pour les étudiants.

“Ce qui est bien avec l’alternance, c’est vraiment que c’est très professionnalisant. Ça peut lancer directement sur le marché du travail”, assure Aymerick.

Une alternance sans laquelle il n'aurait surtout pas pu poursuivre son cursus. “La plupart des BTS bâtiment sont dans des CFA et donc il faut forcément avoir une alternance qui finance la formation. Du coup, on est vraiment obligé, on va dire”, indique-t-il.

L’apprentissage qui reste pour l’instant la voie royale vers l’insertion dans la vie professionnelle. Deux ans après leur sortie d’études, 71% des alternants de CAP ou de BTS sont désormais salariés.

Inès Zeghloul avec Guillaume Descours