Collectivités territoriales: comment le gouvernement veut imposer 5 milliards d'euros d'économies

Alors que le projet de budget pour 2025 doit être présenté ce jeudi, le gouvernement demande aux collectivités locales un effort de 5 milliards d'euros d'économies. C'est ce qui leur a été annoncé mardi par le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, et Catherine Vautrin, la ministre du Partenariat avec les territoires, lors d'une réunion du comité des finances locales.
Le plus gros de l'effort, 3 milliards d'euros, sera supporté par les 450 collectivités les plus importantes, les grandes villes, les régions... Elles devront reverser jusqu'à 2% de leur budget dans un fonds de précaution, une sorte de cagnotte nationale pour aider les élus locaux en difficulté. Par exemple, dans le cas d'une catastrophe naturelle. À noter que ce prélèvement de 2% sera réduit si les collectivités dans leur ensemble parviennent à modérer leurs dépenses.
Deuxième source d'économie: les recettes de la taxe sur la valeur ajoutée. Une partie leur est reversée par l'Etat chaque année. Cette enveloppe sera rabotée de 2 milliards d'euros. 20 départements considérés comme fragiles seront exemptés de l'effort, dont la Corse, la Seine-Saint-Denis, l'Hérault, le Nord ou la Réunion.
Une annonce qui met les collectivités en colère
Que ce soient les villes, les départements ou les régions, les collectivités n'en reviennent pas. "On était sous le choc et abasourdi", indique François Sauvadet, président de l'association des Départements de France. Il regrette ces coups de rabots qui auront des conséquences directes partout sur le territoire.
"Moi, ce que j'attends du gouvernement, c'est qu'il nous dise aujourd'hui ce qu'on ne fera plus pour les collèges, pour les routes, pour les pompiers. Ça va impacter directement la vie des gens parce qu'elle ne se décide pas sur un tableau Excel", dénonce-t-il.
Et les efforts demandés aux 450 collectivités les plus dépensières pourraient en toucher de plus petites selon Jean-François Debat, président de l'agglomération de Bourg-en-Bresse.
"Si nous sommes aujourd'hui ponctionnés, si à la fin ma communauté d'agglomération perd 2 millions d'euros, ce sera tant de moins pour les communes rurales et péri-urbaines de mon agglomération", explique-t-il.
Ce qui choque Philippe Laurent, de l'association des maires de France, ce sont ces baisses décidées sans concertation. "Les gouvernements devraient nous traiter en partenaires plutôt qu'en sous-traitants. Si on dit qu'on ne veut plus verser cet argent en collectivité locale, et bien que l'Etat assume l'ensemble des prérogatives et qu'il se débrouille", pointe-t-il.
Seul espoir pour les collectivités désormais, que ces mesures d'économies soient diminuées voire supprimées dans les prochaines semaines au Parlement.