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Économie

ArcelorMittal: face aux supressions d'emplois, que peut faire le gouvernement?

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Plus de 600 postes bientôt supprimés dans sept sites du "cluster nord" d'ArcelorMittal, groupe sidérurgique. Ce sont les sites de Dunkerque, Florange, Basse-Indre, Mardyck, Mouzon, Desvres et Montataire, qui emploient plus de 7.000 salariés.

ArcelorMittal annonce un plan de suppressions d’emplois qui pourrait toucher 600 personnes dans le Nord. Le deuxième sidérurgiste mondial va supprimer des postes dans sept sites du nord de la France. Ce qui impactera 600 emplois sur 7100 au total dans la région et 15.400 en France. Les deux tiers des postes concernés sont des postes de production, un tiers des postes qui concernent les fonctions plus administratives.

La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demies-heures, Charles Magnien, le relais des auditeurs, Emmanuel Lechypre pour l'économie, et Matthieu Belliard pour ses explications quotidennes. L'humoriste Arnaud Demanche vient compléter la bande avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20.
Lechypre d’affaires : ArcelorMittal, 600 emplois menacés en France - 24/04
5:29

Jusqu'à maintenant, le groupe ne prévoyait que la fermeture de deux petites usines à Reims et Denain, et 28 suppressions de postes à Valence et Strasbourg.

Si ArcelorMittal supprime ces emplois, c’est parce qu’il est de plus en plus compliqué de produire de l’acier à un prix compétitif en Europe, sur un marché qui est mondial. Les exportations aux États-Unis sont menacées par les droits de douane, les Chinois inondent le monde de leur acier bon marché, puisqu’ils exportent chaque année l’équivalent de toute la production européenne. Les surcapacités sont colossales à l’échelle mondiale, alors que les coûts de production sont plus élevés chez nous à cause de prix du gaz et de l’électricité plus élevés.

Tous les sites menacés

Que peut faire le gouvernement? On n'est pas dans le cas de licenciements boursiers, des licenciements simplement destinés à améliorer les résultats de l’entreprise. Alain Le Gris de la Salle, président d'ArcelorMittal France, l’avait dit lors d’une audition parlementaire il y a quelques semaines: “tous les sites européens d'acier sont à risque” de fermeture en 2025.

Le groupe allemand Thyssenkrupp, concurrent d'ArcelorMittal, prévoit lui de supprimer 11.000 emplois d'ici 2030, soit 40 % de ses effectifs. Et le gouvernement français ne peut pas faire grand-chose, les centaines de millions d’aides, notamment à la décarbonation de la production d’acier ne suffisent plus. Il n’y a que des mesures fortes européennes pour protéger le marché européen qui permettront de maintenir la production en Europe.

Emmanuel Lechypre