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ArcelorMittal promet d'investir 1,2 milliard d'euros: "Une mascarade" pour les syndicats

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Après l'annonce d'ArcelorMittal d'un investissement de 1,2 milliard d'euros, les syndicats ont partagé leur doute sur l'existence réél de ce dernier, alors que le gouvernement s'est lui réjoui de cette annonce.

Le sidérurgiste ArcelorMittal a réaffirmé, jeudi, son "intention" d'investir dans la décarbonation de son site de Dunkerque (Nord) 1,2 milliard d'euros promis, sous réserve que Bruxelles concrétise ses mesures de protection de l'acier européen. "Un effet d'annonce" et "un contre-feu", selon Gaëtan Lecocq, délégué CGT dans l'entreprise.

Cette annonce est une manière de couper court aux rumeurs de désengagement d'ArcellorMittal en France, alors que le groupe a annoncé le mois dernier la suppression de 636 emplois dans le pays.

"Ce n'est que des intentions. Ce n'est que du conditionnel. Il faut arrêter. C'est une mascarade", regrette Gaëtan Lecocq.

Selon lui, c'est une manière, pour la direction, de redorer son image sans réel engagement. Le président d'ArcelorMittal France a précisé qu'il "faudra attendre après l'été" pour avoir "une décision ferme et définitive".

L'investissement n'est qu'une promesse

Pour Reynald Quajebeur, délégué syndical central CGT, cet investissement est loin d'être acquis: "Il n'y a pas un rond qui est mis sur la table. Il n'y a pas d'argent. Le financement est en cours de construction. Mittal n'a pas l'intention de mettre 1,2 milliards. Il va aller chercher du pognon ailleurs."

Le gouvernement français et Emmanuel Macron sont, eux, satisfaits de cette annonce. "C'est le fruit d'une pression du gouvernement et du président", affirme un conseiller du ministère de l'Économie et des finances. Des mesures ont été mises en place en ce sens, notamment en rassurant le sidérurgiste, avec, par exemple, des mesures de protection face à la concurrence chinoise et l'engagement d'EDF de vendre à ArcelorMittal son électricité moins chère.

Mais pour l'instant l'investissement n'est qu'une intention. Le groupe pose ses conditions et réclame des garanties à l'échelle de l'Europe. ArcelorMittal ne compte pas revenir sur la suppression de plus de 600 postes. "L'État ne doit pas se contenter de cette timide annonce", a commenté François Ruffin "qui appelle à "maintenir la pression".

Léonie Guilbaut et Cyprien Pézeril (avec TRC)