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Arrêt des usines Stellantis: la faute du "déversement de produits chinois", selon François Ruffin

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Stellantis s'apprête à mettre temporairement à l'arrêt cinq de ses usines en Europe, en plus de celle située à Poissy, dans les Yvelines. "Il se produit ce qui était prévisible", réagit ce mercredi sur RMC-BFMTV François Ruffin, qui déplore le "déversement de produits chinois" au sein de l'UE depuis les droits de douane américains.

Le groupe Stellantis prépare une série d’arrêts temporaires de ses usines européennes, dans un contexte de marché automobile en berne. À Poissy, près de Paris, où 2 000 salariés seront placés en chômage partiel en octobre, la colère monte. Les syndicats redoutent une fermeture programmée.

Selon Les Échos, cinq sites européens seraient concernés par ces arrêts : en Allemagne, en Italie, en Espagne et en Pologne, en plus de Poissy. Le constructeur n’a pas confirmé officiellement, mais justifie cette décision par "un marché difficile en Europe" et la nécessité de "piloter les stocks" avant la fin de l’année.

Ces décisions laissent craindre aux syndicats la fermeture à venir d'usines Stellantis, dans un contexte très difficile pour l'industrie automobile européenne, entre guerre commerciale, marché en berne mais aussi et surtout concurrence agressive venue de Chine.

"Il nous faut des taxes aux frontières"

Selon François Ruffin, invité ce mercredi sur RMC-BFMTV, ce sont les conséquences de l'inaction de l'UE après la mise en place des taxes douanières de Donald Trump. "Les États-Unis ferment leurs frontières aux produits chinois, la Chine déverse ses produits sur l’Union européenne. En un an, c’est +10 % d’importations chinoises", a rappellé le député.

"Il nous faut des protections, des taxes aux frontières, des barrières douanières, des quotas d’importation. Rien n’a été mis en œuvre par l’UE. Il se produit ce qui était prévisible : un déversement de produits chinois. Dans certains secteurs, c’est +100 %, dans le transport +10 %."

Selon François Ruffin, les patrons eux-mêmes réclament désormais des protections. "Quand je disais qu’il faut des protections, j’étais seul. Aujourd’hui, ce sont tous les patrons", a-t-il affirmé.

Quinze jours d’arrêt à Poissy

À Poissy, la direction a annoncé "l’arrêt de la production sur quinze journées de travail, du 13 au 31 octobre". Une décision inédite, selon Jean-Pierre Mercier, représentant SUD : "C’est du jamais-vu à Poissy", a-t-il déploré mardi sur RMC. Le syndicaliste y voit un signe inquiétant : "La direction accélère le plan de fermeture de l’usine", alors que la production de l’Opel Mokka s’arrêtera en 2028 et qu’aucun nouveau modèle n’a été annoncé.

Stellantis indique que des travaux et des formations seront organisés pendant la suspension pour maintenir la compétitivité du site, qui assemble 420 véhicules par jour, Opel Mokka et DS3.

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