Boycott des produits américains: exporter au Canada, une opportunité pour les producteurs français

C'est un effet collatéral inattendu. Et si la politique étrangère agressive de Donald Trump favorisait par ricochet certains producteurs français? Depuis le durcissement des relations entre la nouvelle Administration et ses partenaires commerciaux, le Canada se tourne davantage vers la France.
Au Canada, le boycott des produits américains est une réalité. Il a même été impulsé par l'ancien Premier ministre Justin Trudeau. Les appels se multiplient pour favoriser les achats made in Canada, mais la production locale n'est pas suffisante, donc ils viennent chercher des équivalents en France.
Il est trop tôt pour disposer de chiffres officiels, mais les agents économiques des deux côtés de l'Atlantique observent bel et bien un net rapprochement. Un nombre grandissant d'entreprises canadiennes souhaitent remplacer les produits US par leurs équivalents tricolores.
Lorsqu'il a repris l'entreprise de condiments Martin-Pouret il y a six ans, Paul-Olivier Claudepierre ne s'imaginait pas que le ketchup et la mayonnaise qu'il fabrique près d'Orléans aurait autant de succès au Canada. “C’est assez impressionnant, on n’était pas habitué à ça”, indique-t-il.
La France 10e fournisseur du Canada
Depuis une dizaine de jours, il reçoit quasi quotidiennement des demandes d'importateurs canadiens. "Non seulement on voit une augmentation de nos ventes. En tout cas les commandes de nos partenaires actuels en direct. Mais aussi des nouvelles commandes d’importateurs qui cherchent des alternatives aux marques américaines souvent bien connues", assure-t-il.
Les entreprises françaises ont une belle carte à jouer suite au boycott des produits américains par les Canadiens selon Frédéric Rossi. Il est le directeur du bureau Amérique du Nord de l'agence publique Business France.
“La première réaction c’est d’essayer de trouver des produits canadiens et si on ne trouve pas on se tourne vers des produits de pays dit amis notamment sur tous les produits agricoles, vin et spiritueux. Et ils se tournent naturellement vers l’Europe”, appuie-t-il.
Aujourd'hui, la France n'est que le 10e fournisseur du Canada, loin, très loin derrière les Etats-Unis.