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"C’est une folie": la création d'une usine Seveso en zone inondable inquiète à côté de Bordeaux

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Emmanuel Macron a annoncé ce lundi la création d'une usine de raffinage de nickel à Blanquefort, dans la région bordelaise. À la clé, 200 emplois directs grâce aux 300 millions d'euros investis par une entreprise suisse. Sauf que ce site sera installé en zone inondable.

C'est l'un des projets annoncés ce lundi en grande pompe par Emmanuel Macron au sommet "Choose France", une usine de raffinage de nickel officialisée à Blanquefort-Parempuyre, dans la région bordelaise.

Un investissement de 300 millions d'euros financé par une entreprise suisse qui doit créer 200 emplois directs dans une zone qui a vu l'usine Ford fermer en juillet 2019.

Mais ce projet inquiète une partie des habitants et des associations de défense de l'environnement. Car l'usine qui sera classée en risque "Seveso" et s'installera dans une zone inondable. Les riverains redoutent une pollution de la Garonne en cas d'inondations.

Ils s'étonnent de l'annonce de l'implantation de l'usine alors que les études d'impact sont toujours en cours. Un collectif s'est donc créé et demande l'annulation de la construction de l'usine. Ils ont lancé une pétition qui a dépassé les 1.800 signatures.

Avec sa maison située sur les bords de la Garonne, Sabine a appris avec stupéfaction ce projet d'usine à quelques mètres de chez elle.

“C’est une folie parce que c’est une usine à eau risque dans une zone à haut risque. Moi, j’ai une maison du 17e siècle sur les bords de la Garonne, ça va perdre de sa valeur”, estime-t-elle.

Une opportunité économique selon la maire

Avec ces voisins, elle a donc lancé un collectif et une pétition. Ce projet est un danger, déplore Florence Bougault, responsable au sein de la fédération des associations de protection de l'environnement de Gironde. “Ça paraît impossible. Est-ce qu’on peut implanter une usine Seveso dont les produits toxiques sont miscibles dans l’eau alors que la zone n’est pas constructible? Non”, pointe-t-elle.

L'inquiétude des riverains est légitime, répond la maire socialiste de Parempuyre, où l'usine doit s'installer. Mais Béatrice de François y voit aussi des avantages.

“Quand on propose un projet de cette importance dans une commune comme Parempuyre, où il n’y a pas de grosses entreprises ou d’industries, c’est quand même intéressant d’accueillir ce genre d’entreprises. Après, ça ne veut pas dire qu’on fait un chèque en blanc à l’entreprise. Il y a encore beaucoup de questions qui restent en suspens”, appuie-t-elle.

Contactée par RMC, la préfecture de Gironde assure que ce projet doit permettre à la France de gagner en souveraineté, mais qu'il devra respecter les obligations environnementales et de risques industriels.

Nicolas Ropert avec Guillaume Descours